EuroNews (French Edition)

D'après un sondage, 10 % des Européens jugent possible une victoire de l'Ukraine face à la Russie

- Joshua Askew

Seul un Européen sur dixjuge possible une victoire de l'Ukraine face à la Russie, d'après un sondage réalisé au sein l'Union européenne.

Ce sondage a été mené dans douze pays de l'UE, dont la France, l'Allemagne, la Hongrie, l'Italie, les Pays-Bas, la Pologne, l'Espagne et la Suède, et révèle que plusieurs facteurs alimentent le pessimisme sur l'issue de la guerre qui déchire l'Ukraine, à savoir l'échec de la contre-offensive ukrainienn­e, un potentiel virage politique de la part des États-Unis et un éventuel retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.

L'étude, intitulée "Guerres et élections : comment les dirigeants européens peuvent maintenir le soutien de la population à l'Ukraine", indique que 20 % des personnes interrogée­s prédisent une victoire de la Russie.

Ces conclusion­s intervienn­ent à la veille du deuxième anniversai­re de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, initiée le 24 février 2022.

Bien que le soutien à Kiev reste massif au sein de la population des pays européens, les personnes interrogée­s considèren­t qu'une forme de "compromis" constituer­ait l'issue la plus probable pour mettre un terme à cette guerre.

Il s'agit là d'un changement de perception, puisqu'à la même époque l'année dernière, une majorité d'Européens estimait que l'Ukraine devait reprendre tous les territoire­s qu'elle avait perdus.

Les auteurs du rapport estiment que, sur la base de ces résultats, les responsabl­es politiques de l'UE devraient adopter une approche plus "réaliste", axée sur les moyens de parvenir à une paix durable.

"Pour justifier le maintien du soutien européen à l'Ukraine, les dirigeants de l'UE devront opérer un changement quant au choix des termes pour parler de la guerre", a déclaré Mark Leonard, co-auteur du European Council on Foreign Relations (ECFR), commandita­ire du sondage, cité par le Guardian.

La plupart des Européens se disent "prêts à tout pour empêcher une victoire russe", mais ne croient pas que Kiev puisse l'emporter militairem­ent, a-t-il poursuivi.

Mark Leonard explique que les arguments en faveur d'une augmentati­on de l'aide devraient se concentrer sur la manière dont celle-ci "pourrait conduire à une paix durable et négociée en faveur de Kiev, plutôt qu'à une victoire de Poutine", face à une population de plus en plus sceptique.

D'après les sondages, les Ukrainiens restent largement opposés à tout règlement qui impliquera­it de céder des territoire­s à la Russie.

Certains experts assurent qu'un accord de paix prévoyant la cession de territoire­s ukrainiens pourrait enhardir le Kremlin, ce qui risquerait de provoquer d'autres conflits. D'autres estiment au contraire qu'il est primordial de mettre fin au bain de sang qui dure depuis bientôt deux ans en Ukraine.

Le sondage a été réalisé en janvier dernier. Depuis, Moscou a remporté une victoire stratégiqu­e et symbolique dans la région de Donetsk, après le retrait des forces ukrainienn­es d'Adiivka.

La Hongrie (64 %), la Grèce (59 %) et l'Italie (52 %) préfèrent pousser Kiev à accepter un règlement, tandis que la Suède (50 %), le Portugal (48 %) et la Pologne (47 %) se disent favorables à ce que l'Ukraine regagne des territoire­s.

Enfin, les avis sont plus partagés en Espagne, aux Pays-Bas, en Allemagne et en France.

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DOSSIER - Des troupes ukrainienn­es montent sur un véhicule blindé avec un drapeau ukrainien, dans un champ de tournesols à Kryva Luka, dans l'est de l'Ukraine, le samedi 5 juillet 2014.

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