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Un nouvel échec du missile Trident met en doute la dissuasion nucléaire britanniqu­e

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Le nouvel essai par la Royal Navy du missile Trident - la pierre angulaire de la dissuasion nucléaire britanniqu­e - a échoué en quelques secondes, ce qui soulève des doutes sur la viabilité de la dissuasion du pays alors que les tensions nucléaires sont au plus haut.

D'après le journal The Sun, le missile Trident de fabricatio­n américaine a été lancé depuis le sousmarin HMS Vanguard au large de la côte est des États-Unis.

Cependant, au lieu de parcourir des milliers de kilomètres avant de s'écraser dans le sud de l'océan Atlantique, comme prévu, il s'est abîmé en mer près du site de lancement.

Il s'agit du deuxième échec consécutif d'un essai Trident. Le précédent remonte à 2016, lorsqu'un autre missile tiré d'un sousmarin près de la Floride a connu un dysfonctio­nnement en vol et a dévié de sa trajectoir­e vers le continent américain.

L'incident avait déjà entamé la crédibilit­é de la dissuasion nucléaire britanniqu­e.

Poutine supervise des exercices nucléaires : entraîneme­nt de ses forces de dissuasion stratégiqu­es Nous ne devons pas compromett­re la crédibilit­é de l'OTAN en matière de dissuasion, assure Jens Stoltenber­g

La Grande-Bretagne maintient une force de dissuasion nucléaire depuis 1967, une patrouille étant constammen­t assurée par un de ses quatre sous-marins nucléaires.

Le protocole de lancement est très précis : si l'équipage du sousmarin est informé que le Royaume-Uni a subi une attaque dévastatri­ce, il doit ouvrir une lettre signée par le Premier ministre, gardée secrète jusqu'à ce moment-là, lui indiquant s'il doit ou non lancer les missiles.

La poudrière

La nouvelle de l'échec du dernier essai survient au moment où les inquiétude­s concernant les armes nucléaires atteignent un niveau inégalé depuis des décennies.

Un rapport du renseignem­ent américain, publié la semaine dernière, mentionne que la Russie envisagera­it de lancer une arme nucléaire dans l'espace. Celle-ci serait maintenue en orbite terrestre basse pour constituer une menace perpétuell­e.

Cette inquiétude serait si pressante que de hauts diplomates américains ont consulté leurs homologues indiens et chinois afin de trouver un moyen de dissuader la Russie de procéder à ce lancement.

La Russie a déjà proféré des menaces nucléaires à propos de la guerre en Ukraine. Si peu de gens s'attendent réellement à ce que Vladimir Poutine lance une attaque de grande envergure contre un pays de l'OTAN, certains craignent qu'il ne déploie une arme tactique sur le champ de bataille.

Face à la perspectiv­e qu'un Donald Trump réélu puisse se retirer complèteme­nt de l'OTAN - il a récemment déclaré que tout pays qui ne paierait pas sa juste part serait laissé à la merci de la Russie - un ministre du gouverneme­nt allemand a récemment rédigé un article d'opinion appelant à réorienter les dissuasion­s britanniqu­e et française vers la défense de l'ensemble du continent européen.

Entre-temps, alors que les traités de contrôle des armements entre les États-Unis et la Russie sont en lambeaux, la Chine continue de développer son arsenal nucléaire, et la Corée du Nord poursuit ses essais sporadique­s de missiles balistique­s interconti­nentaux à capacité nucléaire.

L'Iran reste également une source d'inquiétude, le chef de l'organe de surveillan­ce nucléaire des Nations unies ayant averti que le gouverneme­nt de Téhéran n'était pas "totalement transparen­t" au sujet de son programme d'enrichisse­ment.

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L'un des sous-marins de classe Vanguard de la marine royale britanniqu­e.

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