La nouvelle certification des absorptions de carbone inquiète les défenseurs de l'environnement
Les députés européens et les représentants des gouvernements se sont mis d'accord sur un texte provisoire portant sur le nouveau cadre de certification des absorptions de carbone (CRCF) ce mardi 20 février, au terme de longues discussions menées à Bruxelles. "Il permettra d'encourager les investissements privés et de développer les marchés volontaires du carbone, tout en respectant l'intégrité des écosystèmes et en empêchant le greenwashing",,a déclaré Lidia Pereira (Portugal, PPE), qui a conduit les travaux de l'équipe du Parlement européen.
Selon cet accord, l'élimination permanente du carbone correspondra au fait que le CO2 séquestré puisse être éliminé d'une manière censée le maintenir hors de l'atmosphère pendant au moins plusieurs siècles. Si l'on prend l'exemple des projets pilotes actuels de captage et de stockage du carbone (CSC), il s'agit de l'injecter dans le sous-sol marin, dans des champs pétroliers et gaziers offshore arrivés à épuisement.
Mais cette nouvelle initiative aura aussi un impact sur l'utilisation des puits de carbone des forêts naturelles européennes.
Un volume certifié d'absorption de carbone serait attribué au bois exploité pour la construction ou la fabrication de meubles, à condition qu'il dure au moins 35 ans dans les deux cas. Parmi les autres moyens autorisés de stockage temporaire à long terme du CO2 figurent les méthodes dites d'agriculture du carbone, telles que la restauration des forêts et des sols, la gestion des zones humides ou le développement de prairies marines.
Les méthodes d'agriculture du carbone liées au sol - comprises dans le nouveau corpus réglementaire - incluent les pratiques qui réduisent les émissions d'oxyde nitreux consécutives à l'utilisation d'engrais, ainsi que les réductions de carbone liées à la gestion des zones humides, à la réduction du travail du sol et à la plantation de cultures de couverture entre les récoltes.
Les agriculteurs ont ainsi la perspective d'une nouvelle source de revenus potentiellement intéressante, car le secteur doit actuellement payer, dans le cadre du système d'échange de quotas d'émission de gaz à effet de serre pour chaque tonne rejetée, et la demande de compensations certifiées pourrait s'avérer élevée. Pour éviter les logiques spéculatives et la réaffectation des terres agricoles, toutes ces pratiques agricoles liées au carbone doivent être réalisées pendant au moins cinq ans en vue d'obtenir la certification d'élimination du carbone.
Ces règles revêtent un intérêt majeur, au regard des objectifs climatiques de l'UE, qui prévoient une réduction "nette" des émissions de gaz à effet de serre de 55 % d'ici la fin de la décennie, par rapport aux niveaux enregistrés en 1990, et l'objectif "zéro net" devrait être atteint d'ici à 2050. Les législateurs ont reconnu qu'à défaut de stopper toute production industrielle, cet