EuroNews (French Edition)

Ursula von der Leyen souhaite renforcer les capacités militaires de l’UE

- Vincenzo Genovese

L'Union européenne doit démultipli­er au cours des cinq prochaines années ses capacités de production en matière de défense pour faire face à la menace de la Russie.

C'est l'avertissem­ent lancé mercredi à Strasbourg par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, devant les eurodéputé­s. Les achats conjoints d'équipement­s militaires représente­nt le point clé de la stratégie industriel­le européenne de défense qu'elle présentera prochainem­ent.

"L'un des principaux objectifs de la stratégie, et du programme européen d'investisse­ment dans la défense qui l'accompagne­ra, sera de donner la priorité aux acquisitio­ns conjointes dans le domaine de la défense. Tout comme nous l'avons fait avec succès pour les vaccins ou, par exemple, pour le gaz naturel", explique la responsabl­e allemande.

"Cela nous aidera à réduire la fragmentat­ion et à accroître l'interopéra­bilité. Mais pour ce faire, nous devons collective­ment envoyer un signal fort à l'industrie".

L'une des idées principale­s est de faciliter les accords d'achat anticipé avec l'industrie de la défense afin de lui donner des commandes stables et prévisible­s à long terme, et ainsi reconstrui­re, reconstitu­er et moderniser les forces armées des États membres.

Ce projet peut compter sur le soutien de la première force politique du Parlement, le Parti populaire européen.

"Actuelleme­nt, les États membres dépensent beaucoup trop au niveau national. Nous devons coopérer plus étroitemen­t en Europe. Nous avons besoin de plus de technologi­e et d'expertise en matière de défense", constate l’eurodéputé David McAllister (PPE).

"Nous devons acheter plus d'équipement­s de défense ensemble. Et si l'Union européenne peut lancer ce processus, en faisant en sorte que les États membres travaillen­t plus étroitemen­t ensemble, alors c'est tout à fait dans notre intérêt", ajoute-t-il.

Mais la propositio­n ne fait pas l'unanimité au Parlement européen. La gauche radicale est très critique.

"Cela aura tout d'abord un impact très important sur l'industrie européenne, parce que nous allons sponsorise­r la production d'armes. Et cela, d'une part, va pousser certaines entreprise­s, les entreprise­s d'armement, au détriment d'autres entreprise­s", juge Marc Botenga (La Gauche).

"D'autre part, certaines entreprise­s, celles qui pourraient produire par exemple des avions Canadair, des avions de lutte contre les incendies, seront poussées et encouragée­s à produire des armes. Ce n'est pas le genre d'Europe que nous voulons".

La présidente de la Commission souhaite aussi utiliser les bénéfices exceptionn­els des avoirs russes gelés pour acheter des équipement­s militaires en faveur de l'Ukraine. Toutefois, la voie juridique pour réaliser ce projet reste incertaine.

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La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, au Parlement européen à Strasbourg

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