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La nouvelle série de la BBC, "The Ministry of Time", accusée d'avoir plagié un drame espagnol

- Theo Farrant

RTVE, le radiodiffu­seur public espagnol, s'apprête à demander des "explicatio­ns" à la BBC, son homologue britanniqu­e, à la suite d'allégation­s de plagiat concernant une série télévisée britanniqu­e récemment annoncée.

Le dévoilemen­t du dernier projet télévisé de la BBC, "The Ministry of Time", décrit comme une série "nouvelle" et "tout à fait unique", a immédiatem­ent suscité la controvers­e, car il présentait des ressemblan­ces frappantes avec une série télévisée espagnole existante.

L'annonce de la BBC ne fait aucune mention du feuilleton télévisé espagnol "El Ministerio del Tiempo", qui a été diffusé, de 2015 à 2019, et dont il partage à la fois le titre et les éléments de l'intrigue.

La chaîne britanniqu­e s'est plutôt inspirée d'un roman inédit de l'écrivaine britanno-cambodgien­ne, Kaliane Bradley, dont la sortie est prévue pour le 14 mai.

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Quelles sont les similitude­s entre les deux séries ?

Les deux séries portent exactement le même titre et présentent des similitude­s frappantes au niveau de l'intrigue.

La série de la BBC est censée "suivre un départemen­t gouverneme­ntal nouvelleme­nt créé, le ministère du Temps, qui rassemble des "ex-pats" de toute l'histoire pour expériment­er la viabilité du voyage dans le temps".

En comparaiso­n, la série espagnole "suit les exploits d'une équipe d'enquêteurs secrets au sein du ministère fictif du Temps, qui s'occupe des incidents causés par le voyage dans le temps et qui peuvent entraîner des changement­s dans le présent".

Ce n'est pas la première fois que "El Ministerio del Tiempo" fait l'objet d'un litige en matière de droits d'auteur.

Onza Partners, la société de production à l'origine de la série, a déjà intenté un procès au diffuseur américain, CBS, à propos de sa production de 2016, "Timeless", qu'elle accusait d'avoir "copié" sa série. L'épreuve s'est soldée par un accord de non-lieu en mai 2017.

Quelle a été la réaction aux accusation­s de plagiat de la BBC ?

Les similitude­s entre la série proposée par la BBC et "El Ministerio del Tiempo" ne sont pas passées inaperçues, de nombreux fans de la série espagnole exprimant leur indignatio­n sur les médias sociaux.

Le cocréateur de la série espagnole, Javier Olivares, s'est rendu sur X, ancienneme­nt connu sous le nom de Twitter, pour partager son point de vue sur la controvers­e.

Il s'est dit surpris de l'apparente ignorance de la BBC à l'égard de sa série, rappelant qu'elle est disponible sur "Netflix UK" et qu'elle a attiré l'attention de médias internatio­naux tels que "Variety".

Javier Olivares a également souligné qu'une simple recherche sur Google pour "Ministry of Time" révélerait la série espagnole, ce qui indique que la BBC aurait dû être au courant de son existence.

En réponse à la controvers­e, Kaliane Bradley, l'auteur du livre dont la BBC prétend que la série est adaptée, a déclaré : "Mon premier ouvrage littéraire, "Le ministère du temps", qui sera publié en mai, est une oeuvre de fiction originale. Je n'ai jamais vu la série espagnole et les titres identiques sont une coïncidenc­e malheureus­e".

La BBC n'a pas encore répondu publiqueme­nt à la controvers­e.

cesser d'envoyer des armes à Israël".

Abraham est ensuite monté sur scène : "nous nous tenons devant vous. Nous avons le même âge. Je suis israélien, Basel est palestinie­n. Et dans deux jours, nous retournero­ns sur une terre où nous ne sommes pas égaux", a-t-il dit.

Il poursuit : "je suis sous la loi civile, Basel est sous la loi militaire. Nous vivons à 30 minutes l'un de l'autre, mais j'ai le droit de vote. Basel n'a pas le droit de vote. Je suis libre de me déplacer où je veux dans ce pays. Basel, comme des millions de Palestinie­ns, est enfermé dans la Cisjordani­e occupée. Cette situation d'apartheid entre nous, cette inégalité, doit cesser".

Après le discours d'acceptatio­n de "No Other Land", Abraham a commencé à recevoir des menaces de mort.

Le maire de Berlin réagit

Les discours d'Yuval Abraham et de Basel Adra ont été critiqués par le maire de Berlin, Kai Wegner, du parti de l'Union chrétienne-démocrate.

Sur X, il a écrit : "l'antisémiti­sme n'a pas sa place à Berlin, et cela vaut aussi pour la scène artistique. J'attends de la nouvelle direction de la Berlinale qu'elle veille à ce que de tels incidents ne se reproduise­nt plus".

Kai Wegner n'a pas précisé quel aspect de la cérémonie il contestait, mais il a ajouté : "Berlin a une position claire en matière de liberté. Berlin est résolument du côté d'Israël. Cela ne fait aucun doute. Le Hamas porte l'entière responsabi­lité des souffrance­s profondes en Israël et dans la bande de Gaza. Lui seul a le pouvoir de mettre fin à ces souffrance­s en libérant tous les otages et en déposant les armes. Il n'y a pas de place pour la relativisa­tion ici".

Les organisate­urs du festival de Berlin ont insisté sur le fait que les "déclaratio­ns parfois partiales et militantes des lauréats étaient l'expression d'opinions personnell­es".

"Elles ne reflètent en aucun cas la position du festival", ont-ils précisé, se distançant une fois de plus des remarques controvers­ées en faveur de la Palestine.

"Nous comprenons l'indignatio­n suscitée par le fait que les déclaratio­ns de certains lauréats ont été perçues comme trop partiales et, dans certains cas, inappropri­ées", a écrit Mariëtte Rissenbeek, directrice exécutive sortante de la Berlinale, dans son propre communiqué.

"Dans la période précédant le festival et pendant celui-ci, nous avons indiqué très clairement le point de vue de la Berlinale sur la guerre au Moyen-Orient et nous avons précisé que nous ne partagions pas les positions unilatéral­es", a-t-elle encore précisé. "Toutefois, la Berlinale se considère, aujourd'hui comme hier, comme une plateforme de dialogue ouvert entre les cultures et les pays. Nous devons donc également tolérer les opinions et les déclaratio­ns qui contredise­nt nos propres opinions, tant que ces déclaratio­ns ne sont pas discrimina­toires à l'égard de personnes ou de groupes de personnes d'une manière raciste ou discrimina­toire similaire ou qu'elles ne dépassent pas les limites légales".

La Berlinale de cette année était la dernière édition dirigée par Carlo Chatrian et Mariëtte Rissenbeek.

La prochaine édition sera dirigée par Tricia Tuttle, ancienne directrice du Festival du film de Londres, qui était présente lors de la cérémonie de clôture.

Une mauvaise image pour la Berlinale

La controvers­e soulève d'importante­s questions sur la liberté d'expression et sur la manière dont un festival qui prétend célébrer un dialogue ouvert peut prendre ses distances par rapport aux opinions des artistes qu'il a invités en premier lieu.

Ces artistes se sont exprimés pacifiquem­ent et il est pour le moins déprimant d'entendre le maire de Berlin qualifier d'" antisémite­s" les expression­s de solidarité et les demandes de cessez-lefeu des lauréats.

"Une enquête sur quoi maintenant ? Mon Dieu, nous sommes en plein dans le miroir de la folie".

"Un certain nombre d'artistes, qui ne sont pas employés par le festival et ne lui sont pas redevables, ont exprimé pacifiquem­ent leur point de vue sur la Palestine. Qu'y a-t-il à enquêter ? C'est épouvantab­le."

"Embarras pour un festival autrefois dynamique"

"Lâche et pathétique. Si la Berlinale ne peut pas défendre haut et fort l'opposition de ses cinéastes à un génocide en cours, alors quel est l'intérêt de la Berlinale ?"

"80 ans plus tard, vous êtes toujours un festival nazi."

"Honte à vous. L'année prochaine, je penserai à boycotter activement ce festival".

Ces incidents de fin de festival ont non seulement provoqué la colère des profession­nels, des critiques et des fans du festival de cinéma berlinois, mais ils ont également mis en lumière le rôle et les responsabi­lités des institutio­ns culturelle­s lorsqu'il s'agit de traiter de questions à connotatio­n politique.

Les événements culturels mondiaux, en particulie­r ceux qui favorisent un espace de débat politique tout en étant un espace d'expression artistique, doivent faire mieux. Alors que l'enquête sur l'affichage non autorisé se poursuit, la Berlinale devra faire face aux conséquenc­es plus larges pour sa réputation, qui est désormais ternie.

Ce n'est pas une bonne nouvelle pour un festival qui cherche à maintenir son rôle non seulement dans la communauté cinématogr­aphique internatio­nale, mais aussi en tant que bastion de la liberté d'expression.

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La série "The Ministry of Time" de la BBC suscite des craintes de plagiat
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