EuroNews (French Edition)

Le chef de l'OTAN tempère les propos d'Emmanuel Macron sur l'envoi de troupes en Ukraine

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A l'issue d'une conférence des pays soutenant l'Ukraine à Paris, le président français n'a pas exclu lundi l'envoi de troupes occidental­es pour soutenir l'Ukraine alors que le conflit avec la Russie est entrée samedi dans sa troi‐ sième année.

"Il n’y a pas de consensus au‐ jourd’hui pour envoyer des troupes sur le terrain de manière officielle et ap‐ prouvée. Mais en termes de dyna‐ mique, rien ne peut être exclu", a dé‐ claré Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse à l’Elysée.

Le dirigeant français a déclaré que "nous ferons tout ce qui est nécessaire pour que la Russie ne puisse pas ga‐ gner la guerre" après la réunion de plus de 20 chefs d'État et de gouverne‐ ment européens et d'autres respon‐ sables occidentau­x.

Mais Emmanuel Macron a refusé de fournir des détails sur les pays qui envisageai­ent d’envoyer des troupes, affirmant qu’il préférait maintenir une certaine "ambiguïté stratégiqu­e".

De son côté le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenber­g, a déclaré ce mardi que l'Alliance militaire n'avait pas l'intention d'envoyer des troupes de combat en Ukraine. "Les alliés de l’OTAN apportent un soutien sans pré‐ cédent à l’Ukraine. Nous le faisons de‐ puis 2014 et nous avons intensifié nos efforts après l’invasion à grande échelle. Mais il n’est pas prévu que des troupes de combat de l’OTAN soient déployées sur le terrain en Ukraine."

Le chancelier allemand Olaf Scholz et le président polonais Andrzej Duda ainsi que les dirigeants des pays baltes participai­ent à la conférence de Paris. Les États-Unis étaient représenté­s par leur plus haut diplomate pour l’Europe, James O’Brien, et le Royaume-Uni par le ministre des Affaires étrangères Da‐ vid Cameron.

Le président Polonais a confirmé que la discussion la plus animée avait porté sur l'opportunit­é d'envoyer des troupes en Ukraine mais qu'" il n'y avait pas d'accord sur la question. Les avis divergent ici, mais de telles décisions n’existent pas."

En France les réactions n'ont pas tardé à fuser pour critiquer les propos d'Emmanuel Macron.

Le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a estimé dans la nuit que "la guerre contre la Russie se‐ rait une folie", jugeant "irrespon‐ sables" les propos du président Ma‐ cron.

En attendant, plusieurs pays euro‐ péens, dont la France, ont surtout ex‐ primé leur soutien à l'initiative lancée par la République tchèque d'acheter des munitions et des obus en dehors de l'UE, ont indiqué les participan­ts à la réunion.

Peu avant le sommet le président ukrainien avait regretté n'avoir reçu que 30% du "million d'obus que l'Union européenne" avait "promis" à l'Ukraine. Durant la conférence, lors d'une interventi­on à distance Volody‐ myr Zelensky a appelé les dirigeants réunis à Paris à "veiller à ce que Pou‐ tine ne puisse pas détruire nos acquis et ne puisse pas étendre son agression à d'autres nations".

Le président polonais a déclaré qu'il espérait que "dans un avenir proche, nous serons en mesure de pré‐ parer ensemble d'importante­s expédi‐ tions de munitions vers l'Ukraine. C’est le plus important maintenant. C’est quelque chose dont l’Ukraine a vraiment besoin."

Le Premier ministre néerlandai­s Mark Rutte a déclaré pour sa part que son pays avait décidé de consacrer plus de 100 millions d'euros à cette fin.

En outre, une nouvelle coalition doit être lancée pour "mobiliser" da‐ vantage les pays dotés des capacités nécessaire­s pour livrer des missiles à moyenne et longue portée, a déclaré Emmanuel Macron, alors que la France a annoncé le mois dernier la livraison de 40 missiles de croisière Scalp sup‐ plémentair­es à longue portée.

Les pays européens craignent que les États-Unis réduisent leur soutien alors que l’aide à Kyiv vacille au Congrès. Ils craignent également que l’ancien président américain Donald Trump revienne à la Maison Blanche et change le cours de la politique améri‐ caine sur le continent.

La conférence de Paris intervient après que la France, l'Allemagne, l'Ita‐ lie et le Royaume-Uni ont récemment signé des accords bilatéraux de 10 ans avec l'Ukraine, envoyant un si‐ gnal fort de soutien à long terme alors que Kyiv s'efforce de renforcer le sou‐ tien occidental.

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Emmanuel Macron, lundi 26 février 2024.

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