Le Parlement français a approuvé l'inscription de l'avortement dans la Constitution
Le Parlement français a approuvé à une écrasante majorité (780 pour, 72 contre) l'inscription dans la constitution l'interruption volontaire de grossesse (IVG).
La France est ainsi devenue le pre‐ mier pays au monde à protéger le droit à l'avortement, dans son acte fonda‐ mental.
Le débat avait resurgi en France en 2022 au lendemain du revirement de la Cour suprême des Etats-Unis qui avait remis en cause la célèbre jurisprudence Roe vs Wade de 1973 jusque-là favo‐ rable à l'avortement.
Avant le vote, le Premier ministre Gabriel Attal a déclaré que ce change‐ ment constitutionnel représentait "un rempart aux faiseurs de malheurs". "Ce texte est un rempart aux faiseurs de malheurs, à ceux qui disent : c’était mieux avant(...) Aujourd'hui, la France est pionnière », s'est-il félicité.
La loi détermine les conditions dans lesquelles s'exerce la liberté ga‐ rantie à la femme d'avoir recours à une interruption volontaire de grossesse La phrase inscrite à l'article 34 de la Constitution.
Juste avant le vote, l’Eglise catho‐ lique a fait savoir son opposition à un tel projet. La Conférence des évêques de France (CEF) a ainsi appelé au jeûne et à la prière. "Notre pays se se‐ rait honoré en y inscrivant plutôt la promotion des droits des femmes et des enfants. De tous les pays européens, (...) la France est le seul où le nombre des avortements ne baisse pas et a même augmenté ces deux dernières an‐ nées", affirme un communiqué de la CEF.
Signe que le texte adopté était tout sauf anodin, quelques centaines d'op‐ posants à l'IVG se sont rassemblés à Versailles dans l'après-midi, tandis que les partisans de la réforme se sont donné rendez-vous au Trocadéro à Pa‐ ris où une retransmission du vote sur écran géant était organisée à l'initiative de la mairie et de la Fondation des femmes.