Des archéologues découvrent les ruines d'une ville saxonne sous la National Gallery de Londres
La National Gallery de Londres a fait l'objet d'une importante rénovation à l'occasion de son 200e anniversaire.
Mais alors que les constructeurs se préparaient à creuser un nouveau tun‐ nel au début du mois sous le Jubilee Walk de la National Gallery - la passe‐ relle reliant Trafalgar Square et Orange Street - ils ont également fait une dé‐ couverte archéologique stupéfiante.
Le site d'excavation, qui contient des objets tels qu'un foyer datant du 7e ou 8e siècle, suggère que la colonie saxonne de Ludenwic existait autrefois à l'endroit où se trouve aujourd'hui la National Gallery.
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Les archéologues d'Archaeology South-East (UCL) ont mis au jour un foyer, des trous de poteau, des trous de pieu, des fosses, des fossés et des dé‐ pôts de nivellement sur le site.
"Les preuves que nous avons dé‐ couvertes suggèrent que le centre ur‐ bain de Lundenwic s'étend plus à l'ouest qu'on ne le pensait à l'origine", explique Stephen White, qui a dirigé les fouilles de Jubilee Walk pour Ar‐ chaeology South-East. "Cette décou‐ verte a été d'autant plus passionnante qu'elle a permis de partager ces infor‐ mations, et leur lien avec l'archéologie londonienne, avec les jeunes de la ville".
Des murs post-médiévaux ont éga‐ lement été découverts au-dessus de la séquence de couches saxonnes, le mur le plus ancien ayant été construit au 17e ou au 18e siècle.
Les archéologues ont également trouvé des preuves que les colons ont traversé plusieurs phases de recons‐ truction de ces murs au fil du temps, en utilisant différents matériaux de construction jusqu'au 19e siècle.
Les strates de l'histoire londo‐ nienne
Les fouilles de la National Gallery ne sont que la dernière découverte en date qui confirme que le Londres d'aujour‐ d'hui est assis sur des couches et des couches d'histoire.
Des milliers de sites archéologiques ont été étudiés dans la région du Grand Londres au cours des 100 dernières an‐ nées, chacun révélant un peu plus le passé de la ville.
Avant Londres, il y avait la ville ro‐ maine fortifiée de Londinium, fondée en 47 après J.-C. et abandonnée par ses habitants au Ve siècle.
Le successeur de Londinium fut Lundenwic, un comptoir saxon qui s'étendit à partir du VIIe siècle à partir des murs occidentaux de la ville ro‐ maine.
La National Gallery se trouve à l'extrémité ouest de cet établissement et, bien que des fouilles menées dans les environs immédiats aient déjà per‐ mis de découvrir du matériel saxon, le site de Jubilee Walk est le premier à prouver que le centre urbain s'étendait aussi loin à l'ouest.
Les 200 ans de la National Gal‐ lery
La National Gallery a été fondée par le Parlement en 1824. Elle abrite la col‐ lection britannique de peintures de la tradition de l'Europe occidentale de la fin du 13e au début du 20e siècle.
La collection comprend des oeuvres de maîtres tels que Raphaël, Rem‐ brandt, Renoir, Bellini, Cézanne, De‐ gas, Monet, Van Gogh et Van Dyck.
Le Jubilee Walk a été créé lorsque la National Gallery a construit l'aile
Sainsbury en 1991, destinée à ac‐ cueillir sa collection de peintures de la première Renaissance.
Auparavant, la zone située juste au nord de Trafalgar Square avait été utili‐ sée à différentes fins, depuis les Royal Mews du roi Richard II pour la chasse aux faucons jusqu'aux écuries, en pas‐ sant par une éventuelle rangée de mai‐ sons.
Selon Sarah Younger, directrice du projet NG200 Welcome, ces dernières fouilles prouvent que la National Gal‐ lery est au coeur de l'histoire de Londres.
"Elle nous fait comprendre que tout ce que nous construisons et reconstrui‐ sons dans le cadre de ce projet fera partie du tissu et de l'histoire de Londres pour les siècles à venir", af‐ firme Sarah Younger.
"Cela nous a montré que l'histoire enrichissante de la National Gallery ne commence pas et ne s'arrête pas à la collection qui est accrochée dans nos murs".