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Les négociatio­ns de trêve à Gaza suspendues

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Les espoirs d'une trêve avant le début du ramadan dans la nuit de dimanche à lundi se sont envolés avec le départ jeudi de la délégation du Hamas des négociatio­ns au Caire, en Egypte. Les négociatio­ns devraient reprendre la semaine prochaine a fait savoir la délégation du groupe palestinie­n.

Des responsabl­es égyptiens avaient précédemme­nt déclaré que les négociatio­ns étaient dans l'impasse en raison de la demande du Hamas d'un processus par étapes aboutissan­t à la fin de la guerre.

Les États-Unis, l'Égypte et le Qatar tentent de négocier un accord qui mettrait fin aux combats pendant six semaines et prévoirait la libération de 40 otages détenus à Gaza en échange de Palestinie­ns emprisonné­s en Israël.

Velléités offensives du gouverneme­nt israélien

Les responsabl­es égyptiens ont déclaré que le Hamas avait accepté la propositio­n dans un premier temps, mais qu'il voulait s'engager à ce qu'elle aboutisse à un cessez-le-feu plus permanent. Israël a publiqueme­nt exclu cette demande, affirmant qu'il a l'intention de reprendre l'offensive après tout cessez-le-feu dans le but de détruire le Hamas.

Le blocus quasi-total de la bande de Gaza par Israël et les combats en cours ont rendu presque impossible l'achemineme­nt de fourniture­s dans la majeure partie de la bande de Gaza, selon les groupes d'aide. Parmi les quelque 300 000 personnes qui vivent encore dans le nord de la bande de Gaza, beaucoup en sont réduites à manger du fourrage pour survivre. Jeudi, les États-Unis y ont procédé un troisième largage dans la partie nord de Gaza, où il n'y a pas de présence israélienn­e.

Visas humanitair­es non renouvelés

Après l'arrêt par Israël du renouvelle­ment des visas pour les travailleu­rs humanitair­es à Gaza et en Cisjordani­e, une coalition d'ONG a condamné cette initiative qui paralyse l'action de ses membres. Soutenu par l'Union Européenne, l'AIDA (Associatio­n of Internatio­nal Developmen­t Agencies) regroupe plus de 80 organisati­ons, dont Médecins du Monde, Oxfam, Save the Children, ACTED, Action contre la faim ou encore Amnesty Internatio­nal.

Début février, le ministère israélien de la protection sociale a suspendu le processus de renouvelle­ment des visas expliquant qu'il n'avait pas les moyens d'enquêter sur les affiliatio­ns potentiell­es des travailleu­rs humanitair­es à des groupes militants.

Selon Faris Arouri, directeur de la coalition, au moins 99 travailleu­rs humanitair­es ont vu leur visa expirer ou ont un visa qui expirera dans les six mois à venir. "Ceux qui risquent d'être expulsés ont quitté le pays, tandis que d'autres restent en Israël sans les documents nécessaire­s", a-t-il déclaré mercredi.

L'arrêt des visas intervient alors qu'Israël a intensifié cette semaine ses critiques à l'encontre de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestinie­ns, dont la réputation n'est plus à faire, en affirmant que 450 de ses employés étaient membres de groupes militants dans la bande de Gaza. Israël n'a fourni aucune preuve à l'appui de son accusation.

Les principaux bailleurs de fonds internatio­naux ont retenu des centaines de millions de dollars destinés à l'UNRWA, depuis qu'Israël a accusé 12 de ses employés d'avoir participé aux attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre, qui ont tué 1 200 personnes et en ont laissé environ 250 autres prises en otage dans la bande de Gaza, selon les autorités israélienn­es. Côté palestinie­n, le bilan humain de l'offensive israélienn­e dépasse à présent les 30 700 morts, selon le ministère de la Santé contrôlé par le Hamas.

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Les funéraille­s de 47 personnes tuées, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le jeudi 7 mars 2024.

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