Les eurodéputés adoptent un texte pour défendre la liberté des médias
L'Acte sur la liberté des médias, proposé pour la première fois par la Commission européenne en septembre 2022, a été adopté mercredi par le Parlement européen.
L'acte obligera les gouvernements de l'UE à mieux protéger les médias contre les interférences malveillantes et à limiter l'utilisation de logiciels espions contre les journalistes. Les médias devront également divulguer de manière transparente des informations sur la propriété, le financement et la publicité d'État.
Un organe européen spécifique, le Conseil européen des services de médias, sera créé pour superviser la mise en oeuvre de la législation.
La désinformation généralisée, le manque de transparence en matière de propriété des médias et la pression croissante exercée sur les journalistes ont incité l'Union européenne à intervenir en adoptant ces nouvelles règles. Il s'agit de la toute première réglementation européenne visant à protéger la liberté de la presse, considérée comme la pierre angulaire de la démocratie européenne.
Věra Jourová, vice-présidente de la Commission, a expliqué mardi au Parlement que la loi enverrait un "message clair à ceux qui veulent affaiblir la démocratie".
"C'est une menace pour ceux qui veulent utiliser le pouvoir de l'Etat, y compris le pouvoir financier, pour rendre les médias dépendants d'eux", a insisté Věra Jourová.
L'eurodéputée Sabine Verheyen (PPE) expliquait avant le vote que la loi permettrait aux médias de devenir plus indépendants de l'influence de l'Etat.
Alors que plusieurs pays du nord de l'UE, dont l'Irlande, la Finlande et la Suède, se classent parmi les cinq premiers pays du monde en matière d'indépendance des médias, d'autres pays sont moins bien positionnés. La Grèce ne se classe qu'au 107e rang mondial.
Sabine Verheyen précise que le nouvel organe européen sera en mesure de demander des comptes aux gouvernements et aux services de médias en rédigeant des avis indépendants et en jouant un rôle de médiateur en cas de litige. Le Parlement avait demandé que le secrétariat du Conseil soit nommé de manière indépendante afin de garantir l'indépendance par rapport à la Commission, mais cela n'a pas été possible en raison de "structures juridiques", a-t-elle pré