Quelque chose ne tourne pas rond : les sanctions de l'UE n'empêcheront pas Poutine de rester au pouvoir six ans de plus
Les détracteurs du Président russe Vladimir Poutine estiment que l'Union européenne devrait faire davantage pour contribuer à briser la mainmise de l'oligarchie sur le pouvoir, en amont d'une élection présidentielle qui s'annonce sans surprise, tant le contrôle exercé par l'actuel locataire du Kremlin s'est ancré au fil des ans, ne laissant aucun interstice à l'opposition et asseyant plusieurs décennies de règne.
Malgré les efforts de l'UE pour sanctionner les autorités russes à la suite de l'invasion de l'Ukraine et en raison de la répression sans relâche des dissidents, le scrutin se tiendra dans une Russie galvanisée par les difficultés de l'Ukraine sur les lignes de front.
Pendant ce temps, l'oligarchie russe poursuit son enrichissement, la Russie vend son pétrole à un prix supérieur au plafond fixé par le G7, l'armée se procure des technologies militaires faisant l'objet de sanctions - par l'intermédiaire de pays alliés - et la voix du plus ardent pourfendeur de Poutine, Alexeï Navalny, s'est tue à jamais le mois dernier, lorsque celui-ci a trouvé la mort dans la colonie pénitentiaire où il était détenu.
Alors que Poutine orchestre sa réélection, la résilience de l'économie russe est un argument de vente essentiel
La Russie est peut-être le pays faisant le plus l'objet de sanctions au monde, mais "il y a eu beaucoup d'erreurs" dans les mesures restrictives mises en oeuvre par les alliés occidentaux", a déclaré à Euronews Dmitry Gudkov, figure du paysage politique russe et leader de l'opposition. "Les sanction"s, a-t-il ajouté, "ont profité à Vladimir Poutine, et ont seulement nui à la population en général".
"Les fonctionnaires européens commencent tout juste à réaliser que quelque chose a mal tourné", a-t-il ajouté.
Le mois dernier, un tribunal de Moscou a interdit au principal adversaire de Vladimir Poutine, Boris Nadezhdin, un opposant à la guerre en Ukraine, de se présenter aux élections.
M. Gudkov, chef d'un parti d'opposition, a été exilé en Ukraine en 2021 après avoir été détenu - et libéré peu après - à la suite d'une affaire pénale le visant, qu'il qualifie de "mensongère". En février, un tribunal de Moscou a émis un mandat d'arrêt à son encontre, au motif d'avoir diffusé de "fausses" informations" relatives à l'armée russe. L'ancien politicien encourt jusqu'à dix ans de prison.
Pour les dissidents russes, le caractère illégitime de Poutine ne doit pas être remis en cause : de