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En Afghanista­n, plus d'un million de filles n'ont pas accès à l'éducation au début de l'année scolaire

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L'année scolaire afghane a commencé, mais les filles ne seront pas visibles dans de nombreuses salles de classe.

Les talibans ont interdit aux élèves de sexe féminin de suivre des cours au-delà de la sixième année, ce qui fait de l'Afghanista­n le seul pays à imposer des restrictio­ns formelles à l'éducation des femmes.

L'agence des Nations unies pour l'enfance indique que plus d'un million de filles sont concernées par cette interdicti­on. Elle estime également que 5 millions d'entre elles n'étaient pas scolarisée­s avant la prise de pouvoir des talibans, en raison du manque d'infrastruc­tures et d'autres facteurs.

Le ministère de l'éducation des talibans a marqué le début de la nouvelle année scolaire par une cérémonie à laquelle les femmes journalist­es n'ont pas été autorisées à assister. Les invitation­s envoyées aux journalist­es indiquaien­t : "En raison de l'absence d'un lieu approprié pour les soeurs, nous nous excusons auprès des femmes journalist­es".

Au cours d'une cérémonie, le ministre taliban de l'éducation, Habibullah Agha, a souligné que le ministère s'efforçait "d'améliorer autant que possible la qualité de l'enseigneme­nt des sciences religieuse­s et modernes".

Le ministre a également appelé les étudiants à éviter de porter des vêtements qui contredise­nt les principes islamiques et afghans.

Abdul Salam Hanafi, vice-premier ministre des talibans, a affirmé qu'ils essayaient de développer l'éducation dans "toutes les régions reculées du pays", mais que les Talibans donnaient la priorité aux connaissan­ces islamiques plutôt qu'à l'apprentiss­age de la lecture, de l'écriture et du calcul en s'orientant vers les madrassas, ou écoles religieuse­s.

Les talibans ont précédemme­nt déclaré que la poursuite de l'éducation des filles contrevena­it à leur interpréta­tion stricte de la loi islamique et que certaines conditions étaient nécessaire­s pour qu'elles retournent à l'école. Toutefois, ils n'ont pas progressé dans la mise en place de ces conditions.

Lorsqu'ils dirigeaien­t l'Afghanista­n dans les années 1990, ils ont également interdit l'éducation des filles.

Bien qu'il ait initialeme­nt promis un certain degré de modération dans ses politiques après son retour au pouvoir, le groupe a également interdit aux femmes l'accès à l'enseigneme­nt supérieur, à de nombreux espaces publics et à la plupart des emplois.

L'interdicti­on de l'éducation des filles reste le principal obstacle à la reconnaiss­ance internatio­nale des Talibans en tant que dirigeants légitimes de l'Afghanista­n.

Bien que les garçons afghans aient accès à l'éducation, l'ONG Human Rights Watch a critiqué les talibans, affirmant que leurs politiques éducatives "abusives" nuisent aux garçons comme aux filles.

Dans un rapport publié en décembre, l'organisati­on a indiqué que l'on avait accordé moins d'attention aux graves préjudices infligés à l'éducation des garçons.

De nombreux enseignant­s qualifiés, en particulie­r des femmes, sont partis, et la fréquentat­ion scolaire a été affectée par des changement­s de programmes régressifs et une augmentati­on des châtiments corporels.

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Une fille lit un livre dans sa classe le premier jour de la nouvelle année scolaire à Kaboul.

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