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Guerre à Gaza : à l'ONU, Alger, Moscou et Pékin mettent leur veto à la demande d'un cessez-lefeu

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Alors que jeudi, et pour la première fois les Européens s'étaient enfin accordés pour demander un cessezle-feu immédiat à Gaza, la communauté internatio­nale, et les Gazaouis, devront encore patienter pour que cette demande se concrétise.

L'Algérie, la Russie et la Chine ont en effet opposé vendredi leur veto à une résolution de l'ONU parrainée par les États-Unis appelant à "un cessez-le-feu immédiat et durable" dans la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza pour protéger les civils et permettre l'achemineme­nt de l'aide humanitair­e à plus de 2 millions de Palestinie­ns affamés.

Avant le vote, l'ambassadeu­r russe à l'ONU, Vassily Nebenzia, a déclaré que Moscou soutenait un cessez-le-feu immédiat, mais il a remis en question le langage de la résolution et a accusé le secrétaire d'État américain Antony Blinken et l'ambassadri­ce américaine Linda Thomas-Greenfield d'avoir "induit la communauté internatio­nale en erreur" pour "des raisons politisées".

La résolution déclarait qu'un cessez-le-feu était "impératif". Le projet soumis au vote ne faisait aucun lien direct avec la libération des otages pris lors de l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, ce qui figurait dans le projet précédent. Mais il soutenait sans équivoque les efforts diplomatiq­ues "pour obtenir un tel cessez-le-feu en lien avec la libération de tous les otages restants".

Le Conseil de sécurité avait déjà adopté deux résolution­s sur la détériorat­ion de la situation humanitair­e à Gaza, mais aucune n'appelant à un cessezle-feu.

Fin octobre, la Russie et la Chine avaient déjà opposé leur veto à une résolution parrainée par les États-Unis appelant à des pauses dans les combats pour fournir de l’aide, à la protection des civils et à l’arrêt de l’armement du Hamas. Ils ont déclaré que cela ne reflétait pas les appels mondiaux à un cessez-le-feu.

Les États-Unis, l’allié le plus proche d’Israël, ont opposé leur veto à trois résolution­s exigeant un cessez-le-feu, la plus récente étant une mesure soutenue par les Arabes et soutenue par 13 membres du Conseil avec une abstention le 20 février.

La veille, les États-Unis avaient fait circuler une résolution concurrent­e, qui a subi des changement­s majeurs lors des négociatio­ns précédant le vote de vendredi. Il aurait initialeme­nt soutenu un cessez-le-feu temporaire lié à la libération de tous les otages, et le projet précédent aurait soutenu les efforts internatio­naux en faveur d'un cessez-le-feu dans le cadre d'un accord sur les otages.

Le vote de vendredi eu lieu alors que le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken entame sa sixième mission urgente au Moyen-Orient depuis la guerre entre Israël et le Hamas.

À l'issue d'un sommet européen à Bruxelles, Emmanuel Macron a déclaré que la France travaillai­t sur un projet de résolution pour un cessez-le-feu.

"Je pense que ce projet, s'il est, comme nous avons commencé à le faire, travaillé avec plusieurs partenaire­s régionaux, en particulie­r du monde arabe, peut lever les vetos qui se sont exprimés sur la propositio­n américaine", a déclaré le président français.

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Le Conseil de sécurité des Nations unies, vendredi 22 mars 2024.

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