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Le pavillon israélien de la Biennale de Venise restera fermé, en soutien à Gaza

- Euronews

Les amateurs d'art ont envahi Venise pour la biennale de cette année. Comme chaque année, la ville accueille des centaines de milliers de visiteurs. Il s'agit de la 60e édition, et 88 pays ont amené leurs artistes pour montrer au monde leurs production­s.

Toutefois, le pavillon israélien ne semble pas près d'ouvrir ses portes. L'artiste Ruth Patir et les commissair­es ont annoncé que l'exposition resterait fermée jusqu'à ce qu'il y ait un cessez-le-feu à Gaza et que les otages soient libérés.

"L'art peut attendre, mais les femmes, les enfants et les personnes qui vivent l'enfer ne le peuvent pas", ont-ils déclaré dans un communiqué.

Adriano Pedrosa, principal commissair­e du festival, a salué ce geste.

"Je pense que c'est une décision très courageuse. Et je la respecte, bien sûr, énormément. C'est la leur. Et je pense que c'est une décision très sage", a-t-il déclaré.

Avant même le vernissage, des milliers d'artistes, de conservate­urs et de critiques avaient signé une lettre ouverte demandant à la Biennale d'exclure le pavillon national israélien de l'exposition de cette année pour protester contre la guerre menée par Israël, à Gaza. Ceux qui s'opposent à la présence d'Israël ont également promis de manifester.

La participat­ion d'Israël était critiquée par des artistes

Le ministre italien de la culture a fermement soutenu la participat­ion d'Israël, et l'ouverture de la Biennale s'est faite dans un contexte de sécurité inhabituel­lement élevé.

"Le choix de fermer le pavillon israélien semble être le bon. De nombreuses pressions ont été exercées sur la biennale pour que le pavillon ne soit pas ouvert, une pétition a été signée, et un pavillon national peut souvent être considéré comme un bras armé du gouverneme­nt. La décision de ne pas ouvrir le pavillon tant qu'il n'y a pas de cessez-le-feu et que les otages ne sont pas libérés, semble donc être la bonne", déclare le critique d'art Tabish Khan.

Le thème de cette année est "Étrangers de part le monde", ce qui se re ète clairement dans les artistes sélectionn­és. La structure en tissu de l'artiste égyptien Nil Yalter, basé à Paris, accueille les visiteurs dans le pavillon principal. L'idée de ce thème vient d'un groupe turinois qui luttait contre le racisme et la xénophobie en Italie au début du siècle.

Pour le commissair­e Pedrosa, cette expression revêt plusieurs signi cations.

"Les étrangers sont partout. L'expression a plusieurs sens, plusieurs signi cations. On pourrait dire que, où que l'on aille, où que l'on soit, on est toujours entouré d'étrangers. Il y a toujours des étrangers partout. Et puis, dans une dimension subjective plus personnell­e, peut-être psychanaly­tique, où que l'on aille, on est aussi un étranger, au fond de soi", dit-il.

Les États-Unis sont représenté­s pour la première fois par un artiste autochtone, l'artiste Choctaw Je rey Gibson. Le pavillon britanniqu­e est occupé par les installati­ons vidéo de John Akomfrah. Elles retracent l'évolution de la culture britanniqu­e au cours des 50 dernières années.

La biennale se déroule sur deux sites principaux : les Giardini et l'Arsenale.

Cependant, tous les pays ne peuvent pas y être accueillis, si bien que certains présentent leurs exposition­s dans les palais historique­s de la ville.

L'exposition de l'Iran, par exemple, s'intitule "La race humaine est d'une seule essence" et se tient au Palazzo Malipiero.

La Biennale de Venise ouvre ses portes au public le 20 avril et se poursuit jusqu'au 24 novembre.

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Le pavillon israélien de la Biennale de Venise restera fermé, en soutien à Gaza.

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