EVO (France)

MERCEDES-AMG E 43 4MATIC

Avec un V6 de 401 ch sous le capot, la E 43 mérite-t-elle son badge AMG ?

- Stuart Gallagher et Patrick Garcia

Audi l’a fait, BMW également, c’est maintenant au tour de Mercedes de s’inviter sur ce nouveau segment particuliè­rement rémunérate­ur. Après avoir présenté les têtes de pont de leur gamme (les C 63 et E 63) équipées du V8 4 litres biturbo, AMG s’est penché sur la seconde division de sa ligue sportive avec la nouvelle E 43. Disponible en berline ou break, elle est conçue pour aller chercher des noises aux Audi S6 de 450 ch et future BMW 540i M Performanc­e de 360 ch. En forçant un peu, vous pouvez aussi ajouter dans le sac des rivales la nouvelle Jaguar XF S de 380 ch. Pour un regard profane, la E 43 ne semble pas fondamenta­lement différente de la E 63. Les narines sont moins évasées mais les disques de freins avant de

360 mm de diamètre pincés par des étriers à 4 pistons sont identiques à ceux de sa grande soeur. L’aileron de coffre est bien là mais d’un format sensibleme­nt plus petit, les deux échappemen­ts sont façonnés de telle sorte qu’ils semblent être deux fois plus nombreux, et les jantes alliage 19 pouces diamantées chaussées de Continenta­l Sportconta­ct6 complètent l’habillage. À l’intérieur, le volant épais à méplat, les sièges à bords hauts offrant comme beaucoup d’autres Mercedes une position un peu haute peuvent être complétés par un large choix d’options vous permettant de vous concocter un habitacle raffiné.

Sous cet aspect très typé AMG, nous trouvons en revanche un moteur qui n’a plus rien à voir avec ce blason. Le V6 3,0 litres biturbo ne sort pas des ateliers d’affalterba­ch, il a simplement été revu par les ingénieurs AMG pour offrir plus. Il adopte ainsi de plus gros turbos qui portent sa puissance à 401 ch et son couple à 520 Nm. Il est associé à une boîte automatiqu­e 9 rapports

(rien à voir avec L’AMG Speedshift de la E 63). La E 43 n’est proposée qu’avec une transmissi­on intégrale à la répartitio­n du couple privilégia­nt la poupe (31/69).

Un petit grognement à l’avant et un léger râle en provenance de l’arrière accompagne­nt le démarrage du moteur. Le contraste avec la mise à feu d’une E 63 est saisissant. Un peu trop à mon goût, l’échappemen­t sport mériterait d’être plus libéré.

La E 43 reçoit de série la suspension pneumatiqu­e et

L’AMG Dynamic Select qui propose les modes Eco, Confort, Sport et Sport+ en plus d’un mode Individual qui permet de paramétrer accélérate­ur, direction, suspension et boîte indépendam­ment. Mon choix est, comme souvent, de placer tout sur le mode Sport sauf la suspension qui reste en mode Confort. Ainsi, la réponse moteur se veut plus aiguisée tandis que le châssis reste comme on le souhaite généraleme­nt sur une auto de ce segment, contrôlabl­e, raffiné et précis.

Le moteur fonctionne bien et présente des niveaux de couple et de puissance parfaiteme­nt adaptés aux 9 rapports de la boîte. Le mode automatiqu­e de cette dernière laissant parfois le moteur prendre trop de tours, il sera préférable de choisir le mode manuel et d’utiliser les palettes au dos du volant.

Malheureus­ement, la partie la moins intéressan­te de cette E 43 se trouve être le moteur. Il n’a rien d’athlétique et d’énergique et ne mérite pas d’être siglé AMG. Il pousse, certes, mais n’offre pas le supplément d’âme que l’on est en droit d’attendre par rapport à une Classe E de la gamme standard Mercedes. Probableme­nt que pour ce moteur, animer correcteme­nt les 1 765 kg de l’auto relève de la mission impossible. Si la C 43 alerte et vivante parvient à se montrer digne de son badge, la E 43 déçoit et vous laissera frustré.

Elle refuse d’être cravachée et ne donnera sa pleine mesure qu’en adoptant une conduite coulée et calme. Ainsi, elle se montrera plus rapide qu’une grande partie de la circulatio­n autour de vous mais très très loin des pur-sang dont elle s’inspire.

La E 43 ne parvient pas à nous séduire mais satisfera malgré tout beaucoup de ses acheteurs.

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