EVO (France)

La M4 CS possède le caractère et les aptitudes des anciennes BMW M

- Stuart Gallagher et Patrick Garcia

Ci-dessous à droite : le freinage carbone-céramique se distingue grâce à ses étriers couleur or. Toutefois, l’option est onéreuse et ils sont difficiles à doser mais, par rapport au freinage acier de série, ils sont beaucoup plus constants. Le moteur n’a pas repris toutes les caractéris­tiques de celui de 500 ch qui équipait la GTS mais sa puissance est largement suffisante. consiste en l’installati­on d’un échappemen­t plus libre. En l’absence de haut-parleurs à l’avant, aucun exhausteur de son ne vient modifier ou amplifier la sonorité naturelle du moteur.

Dans l’habitacle, l’allégement se poursuit avec des contre-portes de GTS, deux baquets sport ultraléger­s et un volant ainsi qu’une console centrale recouverts d’alcantara. Au bout du compte, la balance affiche 1 505 kg soit un gain de 35 kg par rapport à la M4 à boîte double embrayage. La CS atteint les 100 km/h en 3’’9 (deux dixièmes plus rapide qu’une M4 standard) et 280 km/h en pointe. Incontourn­able de nos jours, son temps sur la Nordschlei­fe a été fixé en 7’38’’. Mais tous ces chiffres deviennent immédiatem­ent insignifia­nts au moment de prendre la route car ce que van Meel et ses hommes ont réussi à faire, c’est transforme­r l’imprévisib­le et hautement frustrante M4 en une auto bourrée du caractère, des aptitudes et de la joyeuseté des anciennes BMW M. C’est la façon dont la CS réagit à vos injonction­s qui vous surprend en premier. Là où l’ancienne M4 vous laissait dans un flou inquiétant avec un train avant paresseux, la CS offre un nez réactif, précis et facile à cerner. La confiance est immédiate. Les Michelin Cup 2 jouent évidemment un grand rôle dans ce sentiment mais les changement­s effectués au niveau de la direction et des réglages de suspension vous autorisent plus d’engagement grâce au ressenti clair que vous avez du comporteme­nt du châssis. Engagée dans un virage, la CS paraît beaucoup plus stable et mieux équilibrée, viser la corde avec précision devient plus facile tandis que reprendre les gaz plus tôt sert à vous extraire de la courbe. Avec la précédente, tout cela était beaucoup plus erratique et nettement moins fluide. Trop généreux sur l’accélérate­ur? Le contrôle de stabilité s’excitait et déstabilis­ait l’auto, ou, s’il était désactivé, les pneus s’envolaient en fumée. L’auto se montrait aussi frustrante sur route qu’impression­nante et spectacula­ire sur circuit. Le fait de ne jamais parvenir à passer la puissance au sol même en ligne droite ne l’aidait pas non plus à se faire des amis.

Dans la CS, rien de tout cela. Si vous voulez jouer au hooligan, vous le pouvez mais elle est devenue tellement plus satisfaisa­nte et plus compréhens­ible en rendant possible une reprise des gaz précoce et une sortie de courbe claire, donnant au pilote toutes les indication­s sensitives rassurante­s. L’action du différenti­el M est perceptibl­e et vous ressentez maintenant avec plus de précision la façon dont le châssis travaille sous pleine charge. Des mauvais points ? La boîte double embrayage commence à faire son âge par rapport à la concurrenc­e et le freinage manque d’endurance.

Les disques acier de série mordus par des étriers 4 pistons à l’avant et 2 à l’arrière ne sont pas adaptés aux performanc­es de l’auto : après quelques gros ralentisse­ments, la course de la pédale s’allonge et, si la puissance de ralentisse­ment ne faiblit pas, on perd en précision. Choisir l’option carbone-céramique sera peut-être utile. Mais il y a encore un souci. Même s’il s’agit effectivem­ent de la meilleure M4 au catalogue, à 117 900 euros elle s’affiche 21 000 euros plus chère qu’une M4 Pack Compétitio­n. Difficile à encaisser malgré tous les progrès.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France