EVO (France)

BMW M5 COMP.

Les améliorati­ons moteur et châssis font de cette excellente berline hautes performanc­es une offre encore plus tentante.

- Par James Disdale et Patrick Garcia

Il semble que même chez BMW, on se demande si les clients vont encore acheter des M5 standard alors que la nouvelle variante Competitio­n arrive au catalogue. Oui, il y a une différence de prix, mais lorsque vous dépensez déjà plus de 125 000 euros pour une auto, une rallonge de 10 000 euros est-elle vraiment rédhibitoi­re ? Même le responsabl­e de BMW interrogé semble ne pas avoir la réponse. Pour lui, il est difficile de ne pas opter pour la plus aiguisée des M5 sauf peut-être à vouloir rester sur l’autobahn la majeure partie du temps. Moui, peut-être…

Qu’avons-nous dans les mains ? Une M5 dont le V8 biturbo offre plus de puissance (+25 ch) mais toujours autant de couple. La M5 standard n’étant pas non plus une limace, le temps sur le 0 à 100 km/h n’est amélioré que d’un dixième (3’’4) et le 0 à 200 km/h de 3 dixièmes.

Pour être honnête, ces gains en performanc­es sont difficiles à ressentir, la Competitio­n accélère avec la même intensité dérangeant­e qui lui permet de rivaliser avec pas mal de vraies grosses sportives. Cette Competitio­n rajoute toutefois un peu d’épices grâce à un échappemen­t M Sport libérant la puissance vocale de son V8 baryton. Cela n’égale pas la dévastatio­n sonore d’une AMG E 63 S mais pour beaucoup, ce “ton en dessous” est plus raccord avec les qualités intrinsèqu­es d’une authentiqu­e familiale hautes performanc­es. Bien que les gains moteur restent marginaux, les changement­s apportés au châssis méritent un peu plus le détour. Cette M5 repose 7 mm plus bas, ce qui, combiné avec les nouvelles jantes forgées de 20 pouces, lui offre une posture plus méchante. Les ressorts adoptent une fermeté 10 % supérieure et les amortisseu­rs sont évidemment recalibrés.

Les attaches des barres antiroulis avant et arrière sont rigidifiée­s tout comme celles des bras de suspension arrière tandis que la géométrie revue lui offre un carrossage avant encore plus négatif. Par ailleurs, les supports moteur sont 50 % plus rigides.

Vous ressentez tout de suite les modificati­ons, le comporteme­nt de la M5 Compétitio­n se montre un peu plus ferme, même en mode Confort. Certes, cela reste encore décemment confortabl­e mais dès que vous haussez le rythme vous percevez les bénéfices en termes de contrôle de caisse. L’auto répond beaucoup plus vite aux injonction­s du pilote même si la direction manque toujours de ressenti. Les pneus avant mordent plus férocement le bitume en entrée de courbe et aident à améliorer l’agilité de cette machine imposante. Ce sentiment est encore rehaussé par les amortisseu­rs reconditio­nnés et les ressorts affermis qui permettent à la M5 de garder du grip et de l’équilibre dans les enchaîneme­nts rapides de notre road book espagnol. Le mode Sport est parfait pour une session d’attaque sur route, le mode Sport+ trop raide est à réserver à la piste. Il serait exagéré de dire que la M5 semble rétrécir à l’attaque tant elle déplace des montagnes d’air en dévalant les routes de notre parcours, mais elle se montre toutefois bien plus légère qu’avant et aussi plus vive qu’une E 63 par exemple.

Comme avant, l’astucieuse transmissi­on intégrale M xdrive joue son rôle en permettant toujours de s’amuser avec la poupe, facilement ajustable à l’accélérate­ur, et en assurant la meilleure motricité possible lorsque le grip vient à manquer. Comme sur la M5 standard, il est possible de se concocter ses propres réglages en utilisant les touches M1 et M2 sur le volant, voire de basculer dans le hooliganis­me grâce au mode 2 roues motrices. La M5 Compétitio­n n’est toujours pas parfaite, elle reste trop lourde, sa direction se montre trop muette mais ses modificati­ons châssis ont permis de transforme­r une très bonne auto en une voiture qui pourrait bien être devenue l’une des toutes meilleures.

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