L’ANCIENNE V12 VANTAGE S à V12 ATMOSPHÉRIQUE SE MONTRAIT NETTEMENT MOINS DISCRÈTE PAR EXEMPLE.
TRANSMISSION BOÎTE AUTOMATIQUE ZF 8 RAPPORTS AVEC MODE SÉQUENTIEL, MONTÉE SUR L’ESSIEU AR, PROPULSION + AUTOBLOQUANT
Entre les abruptes parois rocheuses, l’échappement revu pour l’occasion fait illusion depuis l’extérieur mais peine à exalter à l’intérieur. C’est tout le contraire de l’auto qui peu à peu dévoile son potentiel. La boîte automatique ZF huit rapports qui n’a à l’origine rien de transcendant demeure convaincante une fois recalibrée, comme ici, puis placée dans ce type d’autos. À l’inverse, malgré la collaboration avec Mercedesbenz, l’assemblage déçoit et ponctue chaque trajet de grincements et de vibrations bruyantes. La chaleur écrasante semble encore aggraver les choses au même titre que l’altitude alors que les reliefs approchent.
Si la réputation de la route des Grandes Alpes n’est plus à faire, celle de la Route des Cols mérite bien quelques lignes. Connue par le biais du Tour de France, elle relie l’océan à la Méditerranée mais prend tout son sens à mi-chemin, entre deux eaux en somme. Les panoramas n’ont rien à envier à ceux des Alpes mais ce sont les infrastructures qui manquent. La largeur de la route est souvent bien insuffisante pour prendre le risque de rouler fort, tandis que la qualité du revêtement est en retrait. Le col d’aspin vaut cependant le détour. Bien qu’il ne soit pas spécialement haut perché, le col de Peyresourde reste le plus intéressant une fois derrière le volant. Le col de Tourmalet encore plus célèbre et spectaculaire n’est pas le plus adapté au gabarit de la DB11, il offre néanmoins quelques épingles trahissant la schizophrénie d’une AMR à la fois triviale et sophistiquée. Pas spécialement sportive mais pas aseptisée pour autant. Pas particulièrement agile mais débordante de puissance. Les aides à la conduite ont été retravaillées de façon à mieux cadrer le tempérament explosif du V12 en mode normal et à permettre de mieux apprécier sa façon de perdre son flegme une fois L’ESP dégradé. Si L’AMR était humaine, elle serait du genre à construire des tours Eiffel en allumettes, puis à les allumer pour fumer un énorme cigare. En d’autres termes, elle se conduit aussi bien façon bad boy en mode Track avec les aides déconnectées qu’une fois L’ESP remis en mode normal. Difficile alors de déceler le moindre débordement malgré la puissance disponible via le seul train arrière.
L’épreuve des cols permet aussi de mettre en lumière un point particulièrement positif d’une AMR qui n’avait jusqu’ici de “Racing” que le nom: je veux parler du freinage. Exit la céramique, L’AMR se contente d’un système en acier très performant, que ce soit en termes d’efficacité ou d’endurance. Au regard des sollicitations sur un parcours éprouvant, j’admets avoir été sidéré de ne pas ressentir de perte de puissance alors que les pneus surchauffent depuis longtemps.