MAZDA MX-5 184 CH
Point de restylage à l’horizon, le millésime 2019 profite des nouvelles normes antipollution pour se refaire une santé et porter le 2 litres à 184 ch.
L’icône bombe le torse. Le roadster le plus vendu au monde (1 055 000 exemplaires depuis 1989 !) en a assez d’être charrié à propos de sa puissance et de ses performances. Bon, soyons clairs, on est loin du missile balistique. Les puissances évoluent désormais entre 132 et 184 ch. À ce rythme, on peut espérer les 200 ch pour la prochaine génération ! Ce que n’exclut pas le constructeur même si, depuis ses débuts, la MX-5 n’a que faire de la course à la puissance puisqu’elle mise avant tout sur la légèreté et le pur plaisir accessible.
Les inconditionnels auront relevé que le
1,5 litre gagne un petit cheval, alors qu’il bénéficie d’un travail approfondi: injection, pistons, réduction des frottements. Tous ces efforts se traduisent par une meilleure courbe de couple. C’est également le cas du 2 litres, qui délivre 24 ch supplémentaires. Les modifications sont conséquentes, depuis l’admission jusqu’à l’échappement, en passant par l’équipage mobile. Elles s’accompagnent d’un silencieux absorbant davantage les hautes fréquences et d’un volant moteur allégé (bi-masse). Un sacré programme, qui n’a pas de quoi affoler le compteur et s’avère insuffisant pour égaler la puissance d’une banale 320d (190 ch).
Cela permet tout de même au quatre cylindres de revendiquer un caractère plus pointu, une plus grande souplesse d’utilisation et de meilleures performances, avec un gain de 8 dixièmes de 0 à 100 km/h (6’’5)!
Nous allons vérifier ces informations tout de suite, sur les routes sinueuses et grandioses de la Transfagarasan (Roumanie).
En arpentant ces lacets de rêve, on remarque d’abord l’élasticité accrue du quatre cylindres, générée par un accélérateur très sensible, et un peu plus de tonus dans les régimes intermédiaires. Mais il en manque toujours pour s’extraire avec panache d’une épingle... et entretenir des dérives ! Le 2 litres s’exprime à partir de 4 000 tr/mn et s’emporte désormais jusqu’à 7 500 tr/mn (6 800 tr/mn auparavant), comme le 1,5 litre. Il continue toutefois de gravir le compte-tours de manière linéaire et mériterait un caractère plus corsé, ainsi qu’une grosse voix très rauque. Si vous craquez pour la superbe ligne du RF (toit rigide), sachez que la sonorité est plus étouffée, y compris en roulant décapoté. Quant aux accélérations, elles suffisent amplement à se faire plaisir et à doubler en toute sécurité, grâce au poids contenu. Mais le gain annoncé paraît optimiste.
Autre avantage d’une plume: sa frugalité! En sollicitant généreusement le roadster, tablez sur 8,5 l/100 km.
En voilà une voiture écologique !
En dehors des motorisations, les réglages châssis ne bougent pas d’un iota.
La vraie, l’authentique MX-5 reste la Soft Top (ST) avec sa capote maniable d’un seul tour de main
Tant mieux, la MX-5 n’en avait nul besoin et enchante toujours par son déhanché de propulsion light: vif, équilibré et joueur. Un délice. Le conducteur est connecté à la route, assis au ras des pâquerettes. Il prend un malin plaisir à triturer le levier, à réaliser le talon-pointe et à enrouler les courbes avec un léger survirage. Il dispose certes de nouvelles assistances utiles en ville (détection d’obstacles, surveillance des angles morts) mais, dans ces conditions, il apprécie d’être le seul maître à bord, en coupant les aides. Bref, la conduite d’une MX-5 relève toujours de la cure de jouvence. Attention toutefois, les plus exigeants seront déçus par les tarages de suspension souples de série et devront cocher d’office le pack Sport (1 800 euros), incluant les excellents amortisseurs Bilstein et les baquets Recaro.
La vraie, l’authentique MX-5 reste la Soft Top (ST) à capote maniable en un tour de main, équipée de ce pack Sport. Même si cette version dépasse les 35 000 euros en incluant l’incontournable malus (3 290 euros en
2019 !), le rapport prix/plaisir continue d’être attractif par rapport à la concurrence.