FIESTA ST, fille de focus rs mk1
L’occasion de prendre la route au volant d’une ancienne qui a marqué son époque est suffisamment rare pour qu’on ne la laisse pas passer. Est-il possible de relier la nouvelle ST à la Focus RS Mk1, en son temps encensée ? Si Fiesta et Focus sont positionnées sur des segments différents, passer de l’une à l’autre aujourd’hui nous montre à quel point il y a eu glissement. L’espace à bord de la Focus est nettement plus réduit, le bras gauche touche la portière et il n’existe absolument aucun espace entre cette dernière et votre siège. Oui, la Fiesta 2018 est plus spacieuse que la Focus 2002. Et s’il est difficile de régler correctement son baquet dans la Fiesta, il vous assoit malgré tout très bas contrairement à celui de la Focus qui vous propose une position de conduite d’utilitaire, très haute avec un volant horizontal qui ne se rapproche pas suffisamment du conducteur. Pour démarrer, il faut presser un bouton dans les deux autos. Seule différence, celui de la Focus situé sur la console centrale semble avoir été installé par un apprenti tuner en même temps que le levier de frein à main chromé, les inserts de cuir bleu et les fonds de compteurs de même couleur. On se sent également plus isolé de l’extérieur (et de la mécanique) dans la Fiesta. Par contre, question look extérieur, le point va facilement à la Focus qui avec ses élargisseurs d’ailes et ses voies larges fait étonnamment moderne. Elle offre autre chose de très moderne : son comportement et sa suspension. Étonnamment contemporaine dans sa façon d’absorber les irrégularités, elle fait montre d’une certaine souplesse à l’attaque, une philosophie que l’on retrouve sur la Fiesta plus de 15 ans après. Les effets du différentiel à glissement limité se ressentent aussi bien sur l’une que sur l’autre, sans gêne véritable. L’efficacité est équivalente, avec toutefois un fonctionnement plus perceptible pour l’ancienne, plus filtré sur la nouvelle. Leur comportement diffère cependant sur un point essentiel : la mobilité du postérieur. Si les deux profitent d’un train avant incisif et vissé au sol, la Fiesta enroule joyeusement du popotin quand la poupe de la Focus suit imperturbablement le mouvement. Impressionnante d’efficacité, la RS exploite ses 215 ch sans jamais déborder. Du coup, sa direction nettement plus démultipliée que sur la Fiesta (qui offre par ailleurs plusieurs modes modifiant sa consistance) demande un peu plus de rotation du volant et donc un surplus d’engagement du pilote. La commande de boîte un peu accrocheuse, tout comme le ressenti perfectible de la pédale de frein se retrouvent aussi sur la Fiesta. Mais ce n’est pas le cas du caractère moteur. En plus de sonner bien plus mélodieusement que sur la Focus, le 3 cylindres suralimenté répond sur toute sa plage de régime (quasi identique à celle de la Focus) quand le 4 cylindres 2,0 litres turbo demande un peu de patience (jusqu’à environ 3 500 tr/mn) avant de s’exprimer plutôt vigoureusement. Cela reste malgré tout gérable au volant, et surtout parfaitement géré par le châssis. Au final, la différence de performance n’est pas flagrante puisque sur le 0 à 100 km/h, la Fiesta réclame 6’’5 contre 6’’7 pour la Focus. Nous voilà avec deux autos que l’on prend plaisir à emmener vite, deux vraies descendantes directes !
CE SONT DEUX AUTOS QUE L’ON AIME POUSSER FORT, DEUX VRAIES DESCENDANTES DIRECTES