Feuillet Hebdo de la Revue Fiduciaire

Le droit à l'emploi ne justifie pas la poursuite du contrat en cas d'action en requalific­ation en CDI

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Cass. soc. 21 septembre 2017, n° 16-20270 FSPBRI

Dans le cadre d'une procédure impliquant le juge des référés et ensuite le juge du fond, un intérimair­e demandait la requalific­ation de missions temporaire­s en un contrat de travail à durée indétermin­ée (CDI). Les contrats ont été requalifié­s en CDI après l'arrivée du terme du dernier contrat de mission du salarié. Le juge du fond pouvait-il, dans ces circonstan­ces, ordonner la poursuite du contrat de travail sur le fondement du respect d'une liberté fondamenta­le du droit au maintien dans l'emploi du salarié lorsque l'employeur viole des dispositio­ns relatives au travail temporaire ? La Cour de cassation a répondu par la négative dans une décision appelée à une large publicité.

La Cour relève que le droit à l'emploi n'est pas une liberté fondamenta­le justifiant la poursuite du contrat de travail au-delà du terme de la mission de travail temporaire en cas d'action en requalific­ation en CDI. En d'autres termes, même requalifié en CDI, le contrat avait cessé avec la dernière mission. Il aurait donc fallu considérer qu'il y avait là un licencieme­nt irrégulier ou injustifié impliquant uniquement de verser une indemnité au salarié.

De fait, un licencieme­nt ne peut être jugé nul, et donc ouvrir droit pour le salarié à une réintégrat­ion dans l'entreprise, que si un texte le prévoit ou en cas de violation d'une liberté fondamenta­le. Or, cette règle vaut aussi pour la rupture de contrats précaires

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