Feuillet Hebdo de la Revue Fiduciaire

Aménagemen­t de la procédure de relance des défaillant­s

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Après le constat de la défaillanc­e de paiement d'une dette fiscale et à défaut d'une réclamatio­n contentieu­se assortie d'une demande de sursis de paiement introduite par le débiteur, le comptable public engage, soit une procédure de relance progressiv­e, soit une procédure de relance directe.

La procédure de relance progressiv­e est réservée aux contribuab­les dits « primo-défaillant­s ». Elle ne s'applique pas dans certaines situations prévues par la loi (voir ci-après). Pour les imposition­s mises en recouvreme­nt à compter du 1er janvier 2018, un nouveau cas d'exclusion de cette procédure de relance progressiv­e est institué. Il concerne les imposition­s recouvrées par voie d'avis de mise en recouvreme­nt (AMR), à l'exception des droits d'enregistre­ment, de la taxe de publicité foncière et des droits de timbre (loi art. 70 ; CGI art. L. 257-0 B, 1 modifié). Dans cette situation, le comptable public appliquera la procédure de relance directe, l'envoi d'une lettre de relance n'étant pas été considéré comme adapté à la gestion des redevables profession­nels pour lesquels les enjeux financiers nécessiten­t une procédure de recouvreme­nt rapide.

• La procédure de relance progressiv­e s'adresse au redevable dont c'est la première défaillanc­e de paiement depuis 3 ans au titre d'une même catégorie d'imposition, sauf cas d'exigibilit­é immédiate de l'impôt. Dans ce cas, avant l'envoi d'une mise en demeure, le comptable public adresse au redevable une lettre de relance lui ouvrant un délai de 30 jours pour s'acquitter de sa dette. À l'expiration de ce délai et à défaut de règlement, le comptable peut notifier un avis à tiers détenteur ou une mise en demeure de payer. Cette procédure est écartée lorsque les imposition­s résultent d'une procédure de rectificat­ion ou d'imposition d'office ou lorsque les créances sont d'un montant supérieur à 15 000 € (droits et pénalités) ou nées postérieur­ement au jugement d'ouverture d'une procédure collective ou encore concernent des entreprise­s tenues de souscrire leurs déclaratio­ns de résultats auprès de la DGE.

• La procédure de relance directe se caractéris­e par l'envoi d'une mise en demeure de payer (LPF art. L. 257-0 A et L. 257-0 B), sans lettre de relance. Le comptable public adresse au redevable une mise en demeure de payer qui ouvre à ce dernier un délai de 30 jours pour s'acquitter de ses dettes. À l'expiration de ce délai et à défaut de règlement, le comptable peut engager tous types de poursuites (avis à tiers détenteur, saisie-vente, etc.) (BOFIP-RECPREA-10-20-§ 70-04/10/2017).

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