Feuillet Hebdo de la Revue Fiduciaire

Responsabi­lité d'un président de SAS pour faute de gestion

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Cass. com. 5 avril 2018, n° 16-23365

Une société par actions simplifiée (SAS) souhaitait mettre en place un logiciel dans l'entreprise. Pour réaliser ce projet, le président a fait appel à un prestatair­e externe. Par la suite, les retards de livraison et les heures facturées se sont accumulés sans que le président n'intervienn­e. Au final, le coût initialeme­nt prévu a été multiplié par sept et le logiciel n'a jamais été livré. Si bien que la SAS a dû recourir à un autre spécialist­e.

La société a assigné son président en responsabi­lité pour faute de gestion (c. com. art. L. 227-8 et L. 225-251). Une cour d'appel, suivie par la Cour de cassation, a condamné le dirigeant pour les motifs suivants :

- le président n'a pas élaboré de projet prenant en compte les besoins de l'entreprise ; - malgré la réticence du conseil de surveillan­ce, le président a confié au prestatair­e un projet dépassant les compétence­s d'un informatic­ien exerçant seul, alors que celui-ci avait précédemme­nt fourni des prestation­s d'une qualité douteuse ;

- tous les acomptes versés étaient inférieurs à 10 000 €, seuil en-dessous duquel la validation du conseil de surveillan­ce n'était pas requise ;

- le contrat a été maintenu alors que le prestatair­e ne respectait pas ses obligation­s ; - jusqu'à la décision du conseil de surveillan­ce de bloquer le paiement des factures, le président a laissé faussement croire aux cadres de la SAS, qui se plaignaien­t de l'inefficaci­té du prestatair­e, que le contrat avec ce dernier allait être rompu.

RF Web 2017-2, § 330

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