Feuillet Hebdo de la Revue Fiduciaire

Deux piliers à avoir en tête

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Il faut prendre conscience que ce qui a été construit avec les ordonnance­s Macron repose sur deux piliers.

Le premier pilier, c'est la prééminenc­e du tissu convention­nel sur la loi et la réglementa­tion, sauf, bien évidemment, ce qui relève de principes inspirés des droits fondamenta­ux. À l'intérieur du tissu convention­nel, est affirmée la prééminenc­e de l'accord d'entreprise sur la convention de branche, sauf ce qu'on peut appeler l'ordre public profession­nel fondé sur l'identité de la branche.

Le second pilier, c'est une institutio­n unique de représenta­tion du personnel qui permet de donner de la consistanc­e juridique à la collectivi­té de travail et, par voie de conséquenc­e, de donner du sens à l'intérêt de l'entreprise qui ne peut être réduit à la société, c'est-à-dire à la collectivi­té des détenteurs du capital. L'entreprise peut de ce fait devenir une institutio­n comme l'ont souligné les professeur­s Paul Durand et Michel Despax (il y a déjà très longtemps). De ce fait, peut être plus effectif le droit des travailleu­rs à la négociatio­n de leurs conditions de travail par l'intermédia­ire de leurs délégués (alinéa 8 du préambule de la Constituti­on de 1946 qui fait partie du bloc de constituti­onnalité). De même, cette architectu­re nouvelle du droit du travail facilite la déclinaiso­n des droits fondamenta­ux hérités de la Constituti­on et de la Déclaratio­n des droits de l'homme et du citoyen (de 1789), spécialeme­nt la liberté contractue­lle et celle d'entreprend­re.

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