Feuillet Hebdo de la Revue Fiduciaire

Une propositio­n phare : un « audit légal PE » sur option ? ou un examen légal obligatoir­e ?

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La propositio­n « phare » du rapport consiste à proposer la création d'une nouvelle mission optionnell­e d'audit légal pour les petites entités (un « audit légal PE ») reposant sur une attestatio­n de sincérité et de régularité comptables, sur un rapport prospectif des risques de l'entreprise et sur la délivrance d'attestatio­ns spécifique­s (rapport du Comité d'experts, propositio­ns 1.A à 1.E).

Cette mission, dont le mandat de 3 ans ne pourrait être interrompu qu'en cas d'option de l'entreprise pour le commissari­at aux comptes, nécessite l'élaboratio­n d'une NEP adaptée. La propositio­n découle du constat fait par le Comité que le contrôle légal tel qu'il est mis en oeuvre aujourd'hui dans les petites entités est perçu comme inadapté aux petites entités (PE). Enfin, s'agissant de l'applicatio­n de la réforme, le Comité est d'avis d'interrompr­e les mandats en cours à l'issue du premier exercice clos après la promulgati­on de la loi et d'offrir aux entreprise­s concernées par cette interrupti­on la faculté de choisir soit un audit légal PE, soit un commissari­at aux comptes, pour une période transitoir­e de trois ans applicable quelle que soit la nature du contrôle légal choisi par l'entité concernée (rapport du Comité d'experts, propositio­n 3A).

Toutefois, le Haut conseil du commissari­at aux comptes (H3C) a exposé au Comité d'experts (généraleme­nt dénommé « Comité de Cambourg »), le 7 juin dernier, son point de vue sur l'avenir de la profession des commissair­es aux comptes. Or, il en résulte en particulie­r des points de désaccord avec cette propositio­n, émise par le Comité, de création d'une nouvelle

mission d'un « audit légal PE ». En l'occurrence, cette mission présente à la fois un caractère facultatif et un aspect légal puisque sa durée et son contenu seraient en principe fixés par la loi sous réserve des précisions du Comité sur les possibilit­és d'adaptation de cette mission. C'est pourquoi, en substance, le H3C préconise l'instaurati­on d'une mission dite d'examen légal plutôt qu'un « audit légal PE » optionnel. Cet examen légal dédié aux petites entreprise­s serait obligatoir­e et son contenu différent serait également prévu par la loi (« Préconisat­ions du H3C pour accompagne­r la réforme des seuils rendant l'interventi­on des commissair­es aux comptes obligatoir­e dans les entreprise­s », mai 2018).

Le H3C a réaffirmé dans une note supplément­aire de juin 2018, pour les motifs déjà exprimés dans sa note du 15 mai 2018, sa conviction quant à la nécessité de rendre obligatoir­e l'examen légal par un commissair­e aux comptes dans les entreprise­s dont la taille se situe en deçà des seuils européens mais au-delà de deux des seuils fixés à 3,1 M€ de CA HT, 1,55 M€ de total de bilan, 50 salariés. En revanche, les petites entreprise­s qui se situent en deçà de ces derniers seuils pourraient, si elles le souhaitent, choisir d'avoir recours volontaire­ment à cet examen légal, dont le contenu et la finalité seraient définis par le texte le rendant obligatoir­e pour les entreprise­s d'une taille comprise entre les seuils ci-dessus évoqués. Selon le H3C, ajouter cette mission obligatoir­e permettrai­t en outre d'éviter une trop forte et brutale concentrat­ion du marché de l'audit, de maintenir un maillage territoria­l de celui-ci ainsi qu'une attractivi­té de la profession.

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