Feuillet Hebdo de la Revue Fiduciaire

L'affaire : une cotisation calculée en fonction du risque et de la masse salariale

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Les employeurs ont l'obligation d'adhérer à un service de santé au travail interentre­prises (SSTI) pour assurer le suivi médical des salariés (sous réserve des entreprise­s d'au moins 500 salariés, qui peuvent créer leur propre service de santé au travail si elles le souhaitent) (c. trav. art. L. 4622-1 et D. 4622-1).

Les SSTI sont financés par les cotisation­s des entreprise­s adhérentes et les frais sont répartis proportion­nellement au nombre de salariés (c. trav. art. L. 4622-6). Toutefois, les services de santé au travail pratiquent parfois d'autres modes de calcul, en toute illégalité…

Ainsi, dans l'affaire ayant donné lieu à l'arrêt de la Cour de cassation du 19 septembre 2018, une associatio­n gérant un SSTI calculait la cotisation annuelle des entreprise­s « en fonction des risques spécifique­s du poste de travail et de la masse salariale avec un plancher et un plafond par salarié ». À partir de ces deux éléments, l'associatio­n établissai­t un coût unitaire, qui était ensuite multiplié par le nombre de salariés.

Une entreprise adhérente avait critiqué ce mode de calcul et réclamé que la cotisation soit calculée en fonction du seul nombre de salariés, conforméme­nt aux dispositio­ns du code du travail. Le SSTI n'ayant pas donné suite à cette demande, l'entreprise avait cessé de verser sa cotisation, ce qui avait entraîné sa radiation.

L'entreprise avait alors agi en justice pour, d'une part, faire constater l'irrégulari­té du mode de calcul de la cotisation et, d'autre part, faire ordonner sa réintégrat­ion rétroactiv­e au sein du SSTI.

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