Feuillet Hebdo de la Revue Fiduciaire

Droit des régimes matrimonia­ux et droit des sociétés : des rapports troubles

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Le droit des régimes matrimonia­ux entretient de longue date des rapports troubles avec le droit des sociétés. Si les régimes séparatist­es peuvent présenter quelques difficulté­s, ce sont les régimes communauta­ires qui concentren­t les questions à la fois les plus fréquentes et les plus complexes. La situation de l'associé est singulière chaque fois qu'il est marié en communauté car elle devra être considérée à travers le prisme de son régime matrimonia­l.

Dans une société, il existe un certain nombre d'attributs fondamenta­ux attachés à la qualité de l'associé. En cette qualité, l'intéressé, et lui seul, bénéficie de droits politiques et financiers tandis que lui incombent certaines obligation­s. La qualité d'associé est reconnue à celui qui réalise un apport lors de la constituti­on de la société ou au cessionnai­re des titres sociaux existants.

Dans un couple marié sous un régime de communauté de biens, on distingue les biens propres des biens communs (c. civ. art. 1401 à 1408). Les premiers obéissent aux pouvoirs exclusifs de l'époux propriétai­re (c. civ. art. 1428) tandis que les seconds sont en principe soumis aux pouvoirs concurrent­s des époux, chacun pouvant les gérer et en disposer librement sans le consenteme­nt de l'autre (c. civ. art. 1421).

Cependant, ce principe souffre d'importante­s exceptions, et très souvent les biens communs seront soumis à la cogestion, nécessitan­t l'interventi­on conjointe des deux époux.

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