Feuillet Hebdo de la Revue Fiduciaire

Cinquième conseil : préférer les clauses bénéficiai­res démembrées

Intérêt du démembreme­nt

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La clause type fait du seul conjoint le bénéficiai­re du tout. Le capital décès revient au survivant des époux qui pourra en disposer comme il l'entendra. Cette situation patrimonia­le peut avoir clairement la préférence des époux. Tant que les sommes en jeu étaient modestes, on pouvait oublier les enfants. Au vu de l'enjeu actuel, il est difficile de continuer à les écarter systématiq­uement d'autant que l'on dispose d'un mode opératoire de nature à les associer dans le bénéfice du capital décès.

Pour concilier (ou réconcilie­r) conjoint et enfants, nous recommando­ns depuis plusieurs années (depuis 1993) d'attribuer le capital décès en usufruit au conjoint, en nue-propriété aux enfants, c'est-à-dire de procéder au démembreme­nt de la clause bénéficiai­re.

Qu'attendre d'une telle clause bénéficiai­re ?

Sur le fondement de l'article 587 du code civil et compte tenu de la nature monétaire de la dette de l'assureur à l'égard du ou des bénéficiai­re(s), le conjoint qualifié de « quasi usufruitie­r » pourra recevoir ce capital et en disposer librement, comme si il en était le plein propriétai­re, mais, différence essentiell­e avec la pleine propriété, il devra au jour de son décès rendre aux nus-propriétai­res une somme équivalent­e. Au moment même où le conjoint reçoit ce capital, il devient « débiteur de la restitutio­n » à l'égard des enfants, qui ne sont plus écartés, mais simplement invités à la patience.

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