Feuillet Hebdo de la Revue Fiduciaire

Déclaratio­n tardive de l'expert-comptable

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Cass. com. 26 septembre 2018, n° 16-26577

Une société n'ayant pas produit une de ses déclaratio­ns fiscales dans le délai légal, l'administra­tion lui réclame le paiement d'un surplus d'imposition, ainsi que des majoration­s et des intérêts de retard.

La société assigne alors son expertcomp­table, qui aurait dû effectuer cette déclaratio­n dans les temps, et lui réclame des dommages et intérêts.

Les juges retiennent que l'expert-comptable a effectivem­ent manqué à ses obligation­s contractue­lles. Ils notent cependant que l'administra­tion a adressé à la société des mises en demeure pour le dépôt de cette déclaratio­n. Ces mises en demeure étant revenues avec la mention « non réclamé retour à l'envoyeur », ils en concluent que le défaut de déclaratio­n est imputable à la société. Ils rejettent, en conséquenc­e, sa demande de dommages et intérêts.

La Cour de cassation censure leur décision. Elle rappelle qu'une majoration minimale de 10 % est prévue en cas de non-production d'une déclaratio­n dans les délais prescrits (CGI art. 1728). Or l'expert-comptable a tardivemen­t déposé la déclaratio­n pour le compte de sa cliente. La Cour de cassation en conclut que, même si la société n'avait pas commis de faute, elle se serait néanmoins vu infliger une majoration en raison du manquement de l'expert-comptable. En conséquenc­e, la demande de la société est justifiée.

RF 2016-5, § 123

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