Feuillet Hebdo de la Revue Fiduciaire

L'intention libérale écartée en raison d'importante­s dissension­s existant entre associés

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Le Conseil d'état relève que, l'apporteur A étant également le dirigeant social de la société SNCM, cette situation suffit à caractéris­er une relation d'intérêts, présumant de l'intention libérale des parties à l'opération d'apport.

Pour renverser cette présomptio­n d'intention libérale, la société SNCM faisait valoir que la minoration de l'apport de A s'inscrivait dans le cadre d'une restructur­ation, permettant d'organiser le départ rapide du capital et de la gouvernanc­e de la société acquise de son associé B, avec lequel A ne s'entendait plus et qui exigeait une somme importante pour le rachat de l'ensemble de ses parts, qui n'avait pu être financée que par l'entrée de deux partenaire­s souhaitant limiter leur apport en numéraire à une somme égale à une valorisati­on, elle-même minorée, des parts que A détenait dans la SARL.

La haute juridictio­n considère que ces éléments permettent d'établir l'existence d'une contrepart­ie pouvant justifier l'écart significat­if entre la valeur des titres apportés et leur valeur vénale et, par conséquent, l'intérêt de A à consentir un apport dans de telles conditions dès lors qu'une telle valorisati­on permettait à la société SNCM de stabiliser l'actionnari­at et sa gouvernanc­e, de reprendre son développem­ent entravé par le conflit entre associés et de financer le rachat des parts de l'associé sortant.

« Déterminat­ion du résultat BIC-IS »,

RF 1110, § 1100

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