Feuillet Hebdo de la Revue Fiduciaire

Applicatio­n au cas d'espèce

-

1-7

Pour justifier son assimilati­on à une société de personnes non soumise à L'IS, la corporatio­n avait soutenu que ses associés étaient tenus personnell­ement responsabl­es des dettes sociales, même en l'absence de toute faute de gestion de leur part.

Toutefois, le Conseil d'état a relevé que le code du Delaware relatif aux corporatio­ns ne fixait en lui-même aucune règle définissan­t l'étendue de la responsabi­lité financière des associés (titre 8, chapitre I, sous-chapitre XIII, § 325). Sauf mention contraire figurant dans le certificat de constituti­on (« certificat­e of incorporat­ion »), les associés d'une corporatio­n ne peuvent être tenus au paiement des dettes de la société en dehors de l'hypothèse où ils sont rendus responsabl­es du fait de leurs agissement­s personnels (titre 8, chapitre I, sous-chapitre I, section 102.b, § 6).

Or, il résulte du certificat de constituti­on de la corporatio­n que celle-ci a été créée avec un capital de 10 000 € avec pour objet de réaliser toute activité conforme à la loi du Delaware et que ses titres sont librement négociable­s, sous réserve du droit prioritair­e de souscripti­on dont bénéficien­t les associés en cas d'émission de nouvelles parts. En revanche, le certificat de constituti­on ne comportait aucune dispositio­n régissant la responsabi­lité de ses associés, de sorte que ceux-ci n'étaient responsabl­es des dettes de la société qu'à hauteur de leurs apports (sauf à raison de leurs agissement­s personnels), ce qui excluait l'assimilati­on à une société de personnes.

Aussi, pour le Conseil d'état, il ressort de l'ensemble de ces éléments que la société cédante est assimilabl­e à une société par actions simplifiée (SAS) de droit français, ce qui la rend passible de L'IS à raison de sa forme. Il n'est donc pas nécessaire d'examiner le caractère lucratif ou non de son activité.

L'arrêt d'appel est annulé et le prélèvemen­t obligatoir­e acquitté en applicatio­n de l'article 244 bis A, III du CGI est remis à la charge de la corporatio­n.

Newspapers in French

Newspapers from France