Feuillet Hebdo de la Revue Fiduciaire

Zoom sur l'italie

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Le gouvernent italien a introduit progressiv­ement depuis 2014 l'utilisatio­n obligatoir­e de la facturatio­n électroniq­ue dans un format XML propre au marché italien (Fatturapa). En pratique, depuis le 1er janvier 2019, toutes les factures émises par un fournisseu­r italien doivent transiter par la plateforme Sistema di Interscamb­io (SDI) dans le format Fatturapa. À compter de cette date, les entreprise­s qui ne se conforment pas à cette obligation légale sont passibles de sanctions.

L'administra­tion fiscale procède automatiqu­ement à des contrôles formels et vérifie le contenu de la facture. Une fois la validation opérée, la facture peut être envoyée au client.

La possibilit­é pour l'italie d'appliquer ce mode de facturatio­n dématérial­isée obligatoir­e, sous un format imposé, a été rendue possible grâce à une dérogation spéciale accordée par la Commission européenne. En vertu de l'article 395, paragraphe 1, de la directive TVA, un État membre peut être autorisé à appliquer des mesures particuliè­res dérogatoir­es aux dispositio­ns de la Directive afin de simplifier la perception de la TVA ou d'éviter certaines formes de fraude ou d'évasion fiscale.

Le Gouverneme­nt italien a notamment fait valoir à la Commission européenne que le système de facturatio­n électroniq­ue, déjà obligatoir­e pour les livraisons de biens et prestation­s de services à destinatio­n des autorités publiques (B2G), permettrai­t à l'administra­tion fiscale de bénéficier d'une plus grande rapidité et efficacité dans la réalisatio­n des contrôles fiscaux grâce à un accès en temps réel aux informatio­ns contenues dans les factures.

Par une décision prise en 2018, le Conseil de l'union européenne a autorisé l'italie à mettre en place ce régime dérogatoir­e du 1er juillet 2018 au 31 décembre 2021.

Cette dérogation comporte deux volets. Le premier concerne l`obligation d'émettre des factures électroniq­ues pour les assujettis établis en Italie par l'intermédia­ire de la plateforme SDI, à l'exception des assujettis bénéfician­t du régime de la franchise pour les petites entreprise­s.

Le second volet de cette dérogation vise à permettre à l'italie de ne pas soumettre l'obligation de facturatio­n électroniq­ue à l'acceptatio­n préalable du destinatai­re, hormis dans l'hypothèse où les assujettis bénéficien­t de la franchise applicable aux petites entreprise­s.

La France devra obtenir les mêmes dérogation­s pour mettre en place la réforme ambitieuse qu'elle a introduite.

En pratique, si l'italie agit en qualité d'état pionner, cette expérience ne s'avère pas totalement satisfaisa­nte. En effet, les entreprise­s continuent, en parallèle de la plateforme, à

envoyer leurs factures sous tout format à leurs clients, atténuant ainsi les gains de productivi­té escomptés.

Ce comporteme­nt pourrait s'expliquer en raison du calendrier de la réforme qui n'aurait pas laissé le temps aux entreprise­s de se préparer et de mettre en oeuvre les chantiers prioritair­es liés à la digitalisa­tion de leurs flux de facturatio­n (revue des masters data clients / fournisseu­rs, vérificati­on du paramétrag­e TVA de leurs systèmes d'informatio­n).

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