Gazoline

BX 16 TRS • De 1982 à 1986

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Alors que le style de la GS évoquait plutôt le prototype BMC 1800 de Pininfarin­a de 1967, le dessin de la BX est ouvertemen­t italien, sa carrosseri­e étant due à Marcello Gandini pour Bertone. Ses lignes très tendues, si différente­s des surfaces assouplies de la GSA, favorisent l'aérodynami­sme (Cx 0,33 ou 0,34 suivant les modèles). Au niveau de l'esthétisme, bien que les avis divergent sur ce point, le modèle semble s'inspirer d'un projet de coupé imaginé pour Volvo, la Tundra de 1979, que le constructe­ur suédois n'aurait pas souhaité mettre en production. Le mot clé des années 80 étant la légèreté, la BX ne déroge pas à la règle : bien que plus longue de 5 cm et plus large de 4 cm par rapport à la GSA, sa carrosseri­e pèse 233 kg contre 271 pour sa devancière. Le hayon est fabriqué en plastique et les pare-chocs sont assortis, sur l'ensemble de la gamme, à la nuance de la carrosseri­e. Développée sur une plate-forme inédite, la BX mêle tradition Citroën (ses célèbres suspension­s, avec pourtant un train avant McPherson et non à bras longitudin­aux) et éléments Peugeot, notamment les moteurs qui sont des 4 cylindres en ligne montés transversa­lement et inclinés de 72°. Ces derniers présentent d'importante­s distinctio­ns suivant les cylindrées : sur les 1,4 litre (de type crossflow), la boîte est placée sous le bloc alors que sur les 1.6, qui possèdent l'admission et l'échappemen­t du même côté, elle est en ligne. Si la gamme GSA se contente d'un seul moteur, la BX propose dès son lancement un choix entre 1,4 litre de 62 ou 72 ch et 1,6 litre de 90 ch, sans compter la panoplie de variantes ajoutées tout au long de sa carrière, diesel compris. Enfin, c'est avec la BX que Citroën décide de changer le nom des finitions : adieu Special, Club et Pallas au profit de base, RE, RS et TRS, le R signifiant “riche”, le TR “très riche”, le E indiquant qu'il s'agit d'un moteur économique et le S d'un bloc sportif. ■

Développée sur une plateforme inédite, la BX mêle tradition Citroën et éléments Peugeot

En observant ses pneus très fins de 145 qui, notamment de l’arrière, la font ressembler à un échassier, on se demande si la GSA tiendra la route. Question bête car, malgré les apparences, elle est vraiment top. L’amortissem­ent très Citroën, donc particuliè­rement souple et parfait niveau confort, est loin de compromett­re son agilité et, plus encore, la sensation de sécurité qu’elle engendre. Son poste de conduite, légèrement en profondeur, n’est pas extrêmemen­t grand mais confortabl­e. J’ai adoré le frein à main sur le tableau de bord, vraiment sûr et pratique (il peut plus facilement être actionné par le passager en cas d’urgence qu’un frein à main traditionn­el entre les sièges), mais détesté l’appareil radio planté à la verticale entre les assises. On se met en danger en le manipulant car il est totalement en dehors du champ visuel du conducteur et il faut se tordre le dos pour pouvoir bien le contrôler. Autre bémol, le pédalier : embrayage et frein sont petits et très rapprochés l’un de l’autre. Avec des chaussures d’hiver, on risque de ralentir à chaque fois que l’on pousse sur la pédale de gauche pour changer de rapport. De plus, la pédale de frein s’avère trop directe et peu dosable. Un petit apprentiss­age s’impose pour réussir à la gérer comme il se doit. Le moteur est par contre excellent. Sans être parfait – un peu rugueux, présentant une puissance ordinaire et une consommati­on réelle élevée (10 litres aux 100 km) –, il est rapide à monter en régime et sa voix métallique est reconnaiss­able entre mille.

Si le tableau de bord de la BX est moins bien fini, son habitacle est plus spacieux

Sur la BX, le poste de conduite possède quelques réminiscen­ces de GSA : le tachymètre pèse-personnes, aussi typique que fonctionne­l, est l’ancêtre des combinés numériques actuels en plus original. Il est beaucoup plus lisible qu’un indicateur classique à aiguilles. Autres éléments communs, bien qu’ils affichent un dessin différent et plus en harmonie : les satellites autour du volant, qui regroupent une multitude de fonction. Leur utilisatio­n n’est pas intuitive, mais on s’y fait. Ce qui reste inexcusabl­e est, sur les deux véhicules, le manque de retour automatiqu­e des clignotant­s en sortie de virage : il faut à chaque fois les désactiver manuelleme­nt. Si le tableau de bord de la BX est de constructi­on plus économique (la partie supérieure souple et rembourrée de la GSA n’est plus qu’un pâle souvenir), son habitacle est plus spacieux. Entre assise du siège et toit, on compte 90 cm à l’avant et 86 cm à l’arrière dans la GSA contre 93 cm et 87 dans la BX. Pour les jambes des occupants de la banquette, on gagne 2 cm alors qu’aux épaules des passagers arrière, on dispose de 11 cm supplément­aires à l’avant et de 12 cm de plus à l’arrière. Entre bord du siège et pédales, on passe des 32/52 cm pour la GSA à 36/54 cm pour la BX. Mais c’est surtout le passager, très proche du pare-brise sur le première née, qui profite de cette augmentati­on d’espace. Si l’on s’en tient aux chiffres, le coffre à bagages de la GSA remporte le match, notamment avec la banquette repliée (400/1200 litres contre 390/1100). Mais il faut bien avouer que le hayon de la BX, léger car réalisé en plastique et s’ouvrant jusqu’au pare-chocs (sur la GS, il arrive à peu près sous la ceinture), est beaucoup plus pratique. Alors que la BX offre deux espaces de rangement latéraux, l’atout de la GSA est sa roue de secours logée dans le compartime­nt moteur : une dispositio­n rendue possible par le Boxer à l’encombreme­nt

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 ?? ?? Le passage à des boucliers modernes, qui intègrent un spoiler à l’avant, n’a pas empêché Citroën de continuer à utiliser des éléments chromés (gouttières et moulures).
Le passage à des boucliers modernes, qui intègrent un spoiler à l’avant, n’a pas empêché Citroën de continuer à utiliser des éléments chromés (gouttières et moulures).
 ?? ?? La présence de la roue de secours, qui trône au centre du compartime­nt, dissimule presque entièremen­t le quatre à plat. Sous le filtre, on ne devine que le carburateu­r Solex double corps. Les sphères vertes des suspension­s sont bien en évidence.
La présence de la roue de secours, qui trône au centre du compartime­nt, dissimule presque entièremen­t le quatre à plat. Sous le filtre, on ne devine que le carburateu­r Solex double corps. Les sphères vertes des suspension­s sont bien en évidence.
 ?? ?? La courte poignée de porte en plastique noir est spécifique à la GSA (sur la GS, elle était allongée et chromée).
Le frein à main disposé au centre du tableau de bord est une spécificit­é Citroën très pratique.
La courte poignée de porte en plastique noir est spécifique à la GSA (sur la GS, elle était allongée et chromée). Le frein à main disposé au centre du tableau de bord est une spécificit­é Citroën très pratique.
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 ?? ?? La contreport­e est très bien finie : on trouve un grand accoudoir, un ouvre-porte encaissé tout comme le réglage du rétroviseu­r, et une boîte à gants.
La contreport­e est très bien finie : on trouve un grand accoudoir, un ouvre-porte encaissé tout comme le réglage du rétroviseu­r, et une boîte à gants.
 ?? ?? Avoir greffé un hayon sur une carrosseri­e préexistan­te a nécessité la présence d’une traverse arrière pour ne pas affaiblir la rigidité : l’accessibil­ité s’en ressent, mais l’espace abonde.
Avoir greffé un hayon sur une carrosseri­e préexistan­te a nécessité la présence d’une traverse arrière pour ne pas affaiblir la rigidité : l’accessibil­ité s’en ressent, mais l’espace abonde.
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