“le tour d’europe en hors-série ”
Le rêve de Claudio Samorì, retraité âgé de 70 ans habitant Bologne, était de trouver un coupé Ghia sur base mécanique de Fiat 1500. « Cela m’aurait permis de compléter ma petite collection de sportives italiennes des années 60 qui se compose d’une Fiat 1600 S Cabriolet 1963 et d’une Lancia Fulvia Coupé 1.3 Rallye 1967. » Mais, en surfant le net, il fait l’erreur de taper “Fiat 1500 hors-série”. Et c’est ainsi qu’il ouvre la voie à son destin : tomber non pas sur une Ghia, mais sur une Moretti 1500 SS seconde série. « Elle était en vente en Angleterre, après avoir appartenu durant une brève période au Suisse Silvio Cibien, grand passionné de Moretti, avant de passer entre les mains d’un Français. D’ailleurs, sur l’annonce, les plaques étaient françaises (du département de Haute-Savoie). Elle aurait dû participer à une vente aux enchères sur le circuit du Nürburgring. Son premier propriétaire, un Espagnol, l’avait commandée sur le stand Moretti au Salon de Barcelone en 1967 et immatriculée à Séville le 4 avril 1968. Autrement dit : elle avait fait le tour de l’Europe. Et je n’ai pas résisté à l’idée de rapatrier ce coupé qui n’avait vécu en Italie que quelques jours seulement, après avoir été produit dans l’usine Moretti de Via Monginevro à Turin. » Donc, adieu la Ghia et bienvenue à la SS. « D’après mes recherches, il paraît que des SS restylées ont été assemblées à quatre exemplaires seulement, même s’il ne s’agit pas d’une information sûre à 100 %. Ce qui est certain, c’est que l’une de ces autos est à Bilbao et une autre à Madrid. Le propriétaire de cette dernière m’a d’ailleurs fourni des renseignements fondamentaux pour sa restauration, dont s’est occupé mon ami Fabio Bonzagni. » Achetée en juin 2014, elle n’a pris la route qu’en avril 2023 : un long chantier qui a comporté une réfection intégrale de la mécanique et de la carrosserie. « La peinture rouge, non d’origine, a été remplacée par le Grigio Ghiaccio Metallizzato d’usine. Le pare-brise était cassé : on m’en a fabriqué un sur mesure en Allemagne et ça m’a coûté un bras. Le schéma électrique était désastreux, tout comme l’habitacle. Heureusement, l’état du moteur n’a pas nécessité que l’on désaccouple bloc et culasse. » Claudio en a pour l’instant profité pour se rendre à quelques réunions, un rodage nécessaire avant de nous rejoindre pour la séance photo de Gazoline.