Nos astuces pour gérer les excès des fêtes
Au moment des fêtes, il n’y a pas que les enfants qui ont les yeux plus gros que le ventre! Si se lâcher fait du bien de temps en temps, en revanche, notre corps peut vite nous le faire payer. Voici donc un plan d’action pour festoyer malin, avec la colla
L’indigestion est chargée par le Bon Dieu de faire la morale aux estomacs », écrivait Victor Hugo dans « Les Misérables ». Citation que l’on ne peut contester ! Mais c’est plus fort que nous (du moins pour la plupart), de temps à autre, notamment en période de fêtes, on a envie (et besoin) de se faire plaisir. Et manger reste l’un des meilleurs moyens d’y parvenir, de célébrer Noël et vivre des moments de convivialité en famille. Il n’est toutefois pas interdit de préparer son corps (notamment les organes émonctoires chargés d’évacuer les déchets, comme le foie et les reins) à ces marathons gastronomiques, qui, rappelons-le, doivent rester ponctuels.
1 – INUTILE DE JEÛNER LA VEILLE DU RÉVEILLON!
Pratique toujours très à la mode, le jeûne permet avant tout de se déculpabiliser lorsqu’on a trop mangé, ou si l’on sait que l’on va trop manger. Mais il reste totalement déconseillé avant un réveillon ou tout autre repas copieux, car il fait entrer l’organisme dans un mécanisme de privation qui engendre systématiquement par la suite un « effet rebond » et donc des excès. Il sera alors plutôt conseillé de manger normalement et de façon équilibrée aux repas précédents, en privilégiant, pourquoi pas, des aliments légers et digestes.
2 – MISEZ SUR LE CITRON POUR UNE MEILLEURE DIGESTION
La veille du repas, le jour du repas et le lendemain, prélevez le jus d’un demi-citron, allongez-le avec un peu d’eau à température ambiante et buvez-le à jeun le matin. En effet, la consommation de jus de citron reste le geste le plus efficace pour améliorer la digestion. « Cette propriété lui vient de sa forte teneur en acides organiques (notamment l’acide citrique à l’effet bactéricide), qui ont la particularité de se transformer en substances alcalinisantes au contact des sucs gastriques. Autrement dit, le citron a la faculté d’apaiser et de tapisser notre tube digestif, et ainsi de préparer notre corps à bien digérer toute la journée », explique le Dr Philippe Maslo, médecin généraliste. Son action bactéricide contribue par ailleurs à réguler la flore bactérienne. « À noter que le citron est aussi un fruit draineur du foie, il l’aide véritablement à se
débarrasser des déchets qui l’encombrent », ajoute le médecin. Le réflexe jus de citron vaut d’ailleurs en période de fêtes, mais aussi toute l’année.
3 – BUVEZ SUFFISAMMENT D’EAU
S’il est important de bien s’hydrater au quotidien, c’est encore plus vrai en cette période. La veille d’un repas festif, faites donc le réel effort de boire 1,5 litre d’eau par jour, une quantité qui va permettre de stimuler le travail des reins, et d’optimiser le drainage de toutes les impuretés métaboliques du corps, via les urines. Bien sûr, c’est une mesure à prendre le jour J aussi ! Pensez d’autre part à avaler un grand verre d’eau avant de boire le premier verre d’alcool, puis continuez à boire deux verres d’eau pour un verre d’alcool. « Ce petit geste peut tout simplement permettre d’éviter la déshydratation (et atténuer le phénomène de gueule de bois), car l’alcool est diurétique. C’est aussi un bon moyen de neutraliser la soif provoquée par le travail d’élimination rénale, qui peut faire boire de l’alcool plus que de raison », souligne le Dr Maslo.
4 – GARDEZ LA TÊTE FROIDE AU MOMENT DE L’APÉRITIF!
Il lance pour ainsi dire le début des festivités. Comment résister aux petits fours, verrines et autres tartinades ? Justement, en n’arrivant pas trop affamé ! N’hésitez pas à boire un grand verre d’eau avant de rejoindre les autres pour l’apéritif, et surtout avant de boire le premier verre d’alcool. Évitez par ailleurs les bouchées apéritives (feuilletés, cacahuètes, chips) riches en graisses saturées, difficiles à digérer. Si vous avez le choix, privilégiez les toasts (sur pain complet) et les dips de légumes. Plus light et plus rassasiants, ils ont l’avantage de mieux canaliser la faim.
5 – DÉCOUVREZ L’ART DE MANGER LENTEMENT
Conduisez-vous comme un véritable gourmet et prenez le temps de ressentir les textures en mâchant suffisamment les aliments. Lorsque l’on ne mastique pas assez et que l’on avale trop vite, la nourriture arrive en gros morceaux dans l’estomac, sans avoir été suffisamment imprégnée de salive, plus précisément d’amylase, une enzyme spécifique qui assure une prédigestion. « Résultat, ce sont les sucs gastriques qui doivent assurer un double travail, et les aliments risquent de stagner plus longtemps dans l’estomac », précise le Dr Maslo. Bonjour l’embouteillage ! Deuxième point, lorsque l’organisme a engrangé suffisamment de nourriture, une hormone appelée la leptine signale que les besoins sont assouvis, et notre attirance pour la nourriture diminue naturellement. Mais il faut compter 20 minutes, en général, pour que le premier message de satiété atteigne le cerveau. « En mangeant trop vite, on risque d’avoir ingurgité trop de nourriture par rapport à ses réels besoins, au moment où le signal de satiété sera donné », analyse le Dr Maslo. Quant au système digestif, il sera lui déjà dépassé ! Autre petite astuce, mangez toujours en premier les aliments les plus digestes de votre assiette.
6 – L’ALCOOL : AVEC MODÉRATION ET INTELLIGENCE
Ennemi majeur de la digestion, il fait particulièrement souffrir le foie, cet organe chargé, via des enzymes spécifiques, de le transformer en substances moins nocives. « Mais si le foie est occupé à mener cette tâche, il freine son activité digestive directe, car il ne peut pas tout faire en même temps », rappelle notre expert. La sagesse exige donc que chacun consomme de
l’alcool modérément et intelligemment. Mieux vaut, par exemple, commencer par un alcool pas trop fort (champagne, vin). Ensuite, il est important de manger tout en consommant de l’alcool, car celui-ci mélangé à la nourriture passe moins vite dans le sang. Il faut par ailleurs boire suffisamment d’eau pour freiner le processus de déshydratation produit par l’alcool (deux verres d’eau pour un verre d’alcool). Rappelez-vous aussi qu’il faut compter, selon l’Inpes, entre 1 heure et 1 h 30 pour éliminer un verre d’alcool.
7 – PENSEZ AUX TISANES APRÈS LE DÎNER
En fin de repas, nombreux sont ceux qui ressentiront cette désagréable sensation de ventre trop plein, bien bombé. Seul moyen de s’en sortir : la tisane de romarin, qui n’a pas son pareil pour faire passer l’inconfort digestif. Plein de surprises, le romarin stimule l’estomac et accélère la production de bile ainsi que son évacuation. « Si l’on conseille de boire une infusion de romarin au coucher, c’est aussi parce que c’est la nuit que le foie travaille le plus et a le plus besoin d’un coup de pouce », précise le Dr Maslo. Et le lendemain, misez cette fois sur la tisane de thym. Car cette plante a non seulement un haut pouvoir alcalinisant (comme le citron) à même d’apaiser les muqueuses du tube digestif, mais c’est aussi un antiseptique reconnu. Elle sera donc une alliée de choc pour faire barrage aux phénomènes de putréfaction (souvent à l’origine de ballonnements et gaz) mais aussi aux spasmes et sensations douloureuses.
8 – DES MENUS TOUT EN LÉGÈRETÉ POUR LE LENDEMAIN
Au lendemain de la fête, si votre système digestif agite le drapeau rouge, il va vous falloir adopter une alimentation capable de stimuler encore les organes émonctoires que sont le foie, l’intestin et les reins. Voici les suggestions du Dr Maslo : au petit déjeuner, misez sur les fruits avec une compote de pomme ou poire, une orange. Ajoutez un bol de thé et une tranche de pain complet légèrement beurrée. Au déjeuner, pensez à la salade cuite assaisonnée d’huile d’olive et jus de citron, avec un yaourt et une compote. Le soir, optez pour un bol de bouillon de céleri et fenouil, une petite assiette de légumes avec un filet d’huile d’olive et de citron, puis un yaourt nature. Sans oublier les tisanes (de préférence de thym ou de basilic) à volonté toute la journée.