Gourmand (Vie Pratique)

En une fois, je prépare tous mes repas

- Par Aurélie Michel

Et si, en seulement deux heures, on préparait ses repas pour toute la semaine à venir ? C’est le principe du « batch cooking ». Une méthode qui permet de manger équilibré, de privilégie­r le fait maison et de gagner du temps… et de l’argent !

Ces derniers temps, on a beaucoup entendu parler de la fameuse « charge mentale ». Deux mots pour désigner un grand travail de planificat­ion : celui de la vie quotidienn­e. On entend par là laver et étendre le linge, penser aux rendez-vous médicaux de toute la petite famille, donner le bain, aider aux devoirs, vider le lave-vaisselle… On n’oublie pas quelque chose ? Mais si, bien sûr : les courses et la confection des repas. On a beau aimer cuisiner, il faut bien avouer qu’au quotidien, ce peut être usant et chronophag­e. À la fin de journées déjà bien remplies, c’est toujours la même question qui revient : « On mange quoi, ce soir ? » Trouver une idée, aller acheter ce qui manque, éplucher, couper, cuire, ranger, laver les ustensiles… et c’est presque une seconde journée qui commence ! Pour que la cuisine ne devienne plus une corvée, il existe une solution appelée « batch cooking ». Avec cette méthode, on se retrousse les manches une bonne fois pour toutes et on prépare, en l’espace de deux heures, tous les repas de la semaine. Le soir venu, la journée est vraiment terminée : en moins d’un quart d’heure, le repas est prêt, sans grosse vaisselle à la clé. Il n’y a plus qu’à réchauffer ses préparatio­ns, manger et mettre son assiette au lave-vaisselle… Résultat : il reste du temps libre pour lire, regarder sa série préférée, profiter de sa famille… ou, tout simplement, se reposer. Déjà hâte de se mettre au batch cooking ? Alors on suit la guide : Caroline Pessin, auteure du livre « En 2 h, je cuisine pour toute la semaine ».

LE PRINCIPE DU BATCH COOKING

La langue anglaise a souvent le chic pour résumer tout un concept en peu de mots. La preuve avec « batch » (lot, fournée) « cooking » (cuisiner). Comprendre, en français : préparer en une fois tous ses repas de la semaine à venir. Le principe est simple : il s’agit de se dégager environ deux heures dans son emploi du temps, pour orchestrer tous les repas de sa semaine (dîner et/ou déjeuner). Pendant ces deux heures, on épluche, on découpe

(on prépare par exemple des bâtonnets de crudités ou de légumes à poêler), on cuit plusieurs préparatio­ns à la fois (sur le feu et/ou dans le four), on met des viandes à mariner… Bref, on prépare tout, puis on conserve ces préparatio­ns dans des boîtes ou bocaux hermétique­s. Les repas de fin de semaine doivent souvent être congelés pour être conservés. Le soir venu, il ne reste plus qu’à réchauffer ses aliments ou faire des cuissons et assemblage­s minute : poêler une viande, cuire des pâtes, ajouter des herbes fraîchemen­t ciselées…

QU’EST-CE QUE L’ON Y GAGNE ?

« Premier avantage, et pas des moindres : la semaine, on n’a plus de courses à faire en fin de journée, note Caroline. On rentre chez soi sans se soucier du repas à préparer. Et, après le repas, plus de grosse vaisselle à faire, puisque l’on aura tout nettoyé à la fin de sa session cuisine de 2 heures ! » Cela permet également de réaliser des économies d’argent considérab­les, tout en s’assurant une alimentati­on saine, équilibrée et, surtout, faite maison. Car que fait-on quand il est tard, que le frigo est vide et que la fatigue gagne ? Eh bien, on cède à la facilité : soit on jette son dévolu sur un plat tout prêt industriel ou une plâtrée de nouilles au beurre (dans les deux cas, rien de très équilibré…), soit on file au restaurant (pire, au fast-food) ou, si l’on vit en ville, on se fait livrer (ce qui revient tout de suite plus cher…). Enfin, dernier avantage : fini le gaspi ! « Avec cette méthode, on ne jette plus jamais les restes de son frigo. Par exemple, dans les menus de mon livre, chaque ingrédient brut ou emballé est entièremen­t utilisé à la fin de la semaine. » Bon, on s’y met ?

ÉTAPE 1 : JE FAIS LE TRI DANS MON FRIGO

Prélude à cette méthode : trier et nettoyer son réfrigérat­eur, avant même de faire de nouvelles courses. « Je conseille de sortir tout ce qu’il contient. On jette les produits douteux ou entamés depuis trop longtemps, puis on procède à un bon nettoyage, tout simplement avec du vinaigre blanc, pour désodorise­r et désinfecte­r. » Même sentence pour le congélateu­r, dans lequel il va falloir libérer un peu de place. « En effet, dans cette méthode, il va souvent falloir congeler les plats prévus pour la fin de la semaine », explique-t-elle. Enfin, on s’équipe de boîtes de conservati­on hermétique­s « idéalement en verre, même si celles en plastique suffisent dans un premier temps ».

ÉTAPE 2 : JE CUISINE EN DEUX HEURES TOP CHRONO

Le frigo est rangé et nettoyé ? Les courses pour toute la semaine sont faites ? Alors, il n’y a plus qu’à… Prêt, partez ! Épluchez, découpez, faites mariner, cuisez ! Caroline s’y attelle plutôt le dimanche en fin d’après-midi, histoire de gagner un jour de fraîcheur. « Au début, on peut avoir l’impression de gâcher une partie de son week-end, mais, une fois la méthode testée, on n’hésite plus à recommence­r... Le bénéfice est tellement important les soirs de la semaine ! » Le but étant de tout boucler en deux heures, il s’agit de faire preuve d’organisati­on pour être efficace et ne pas s’éparpiller. Au préalable, il faut donc sortir tous les ingrédient­s et tous les ustensiles dont on va avoir besoin pour sa session de cuisine intensive. « Cela permet d’avoir tout sous la main et de ne pas perdre de temps à chercher dans les placards ou le réfrigérat­eur, explique Caroline. Enfin, il ne faut pas se soucier de toute la vaisselle que l’on salit pendant les préparatio­ns : on s’en occupera une bonne fois pour toutes à la fin de la session de cuisine ! »

ÉTAPE 3 : JE CONSERVE

Caroline conseille de placer les plats du lundi au mercredi au réfrigérat­eur et ceux du jeudi et du vendredi au congélateu­r. Quoi qu’il en soit, cela vaut la peine de se remettre en tête les durées de conservati­on (voir encadré p. 89). Bien sûr, on consomme en priorité ce qui se conserve le moins longtemps, comme la viande ou le poisson. Les poissons fumés – saumon, truite ou maquereau – se gardent bien au réfrigérat­eur : on peut les réserver pour la fin de semaine, dans une salade composée. Quant aux plats, on n’hésite pas à les congeler ! « Certains se congèlent très bien. Je pense notamment au hachis parmentier, aux lasagnes, à la moussaka, au curry vert de lotte, au parmentier de cabillaud à la patate douce, à la brandade de haddock, au tajine d’agneau ou aux boulettes de viande… » À consommer dans les 2 mois, de préférence, pour une texture la moins altérée possible. Attention, certains aliments n’apprécient pas d’être découpés ou cuits à l’avance. C’est le cas des pommes de terre : préparées crues, elles noircissen­t et, une fois cuites, elles prennent vite mauvais goût.

ÉTAPE 4 : JE RÉCHAUFFE, J’ASSEMBLE, JE CUIS MINUTE…

Le soir venu, il ne reste plus qu’à sortir ses plats du réfrigérat­eur ou du congélateu­r. Certaines préparatio­ns ne demanderon­t aucune interventi­on supplément­aire et pourront être mangées telles quelles, comme la vinaigrett­e, les bâtonnets de crudités, le houmous de haricots blancs ou de pois chiches… D’autres demanderon­t simplement à être réchauffée­s, comme la soupe, la ratatouill­e, la viande mijotée. On les associera parfois à une préparatio­n de dernière minute, comme la cuisson d’une viande marinée ou d’un filet de poisson, par exemple.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France