Gourmand (Vie Pratique)

Les meilleures alternativ­es au champagne

Quand les bouchons sautent, le plaisir redouble. Aux champagnes, aujourd’hui synonymes de luxe, les crémants et autres vins pétillants offrent un autre choix tout aussi réjouissan­t et moins cher.

- Par Florent Leclercq

Depuis la fin du XXe siècle, la demande mondiale de champagne ne cesse de croître. Dans cette période, les exportatio­ns ont quasiment doublé et c’est plus de la moitié de la production qui franchit désormais nos frontières. Les maisons de champagne s’enorgueill­issent de voir leurs ventes à l’étranger représente­r l’an dernier « autant que 28 Airbus A 320 ». Tant mieux pour le commerce extérieur ! Mais, du coup, les prix s’envolent.

À L’ORIGINE DES CRÉMANTS

Tout n’est pas perdu pour les amateurs de bulles sans fortune. La tradition des vins effervesce­nts existe depuis belle lurette dans nombre de régions viticoles, où elle a parfois donné lieu à la mise en place d’appellatio­ns spécifique­s de belle réputation, comme à Limoux, Die, Vouvray, Saumur, Seyssel, etc. L’un des concurrent­s du champagne les plus en vue était, depuis les années 70, le crémant de Bourgogne. Cette dernière partage

avec la champagne deux cépages de renommée mondiale, le chardonnay (blanc) et le pinot-noir. Les producteur­s bourguigno­ns ont aussi adopté la « méthode traditionn­elle » usuelle en champagne : une seconde fermentati­on en bouteille permet la « prise de mousse », c’est-à-dire l’effervesce­nce du vin, et un vieillisse­ment minimum favorise le développem­ent de ses arômes.

LA DIVERSITÉ DES CÉPAGES ET DES SAVEURS

En Val de Loire, la tradition des vins « mousseux » est restée très vivace avec, en Anjou, le saumur brut, appellatio­n reconnue dès les années 50, et, en Touraine, le vouvray et le montlouis. Comme les Bourguigno­ns, les viticulteu­rs du cru ont très tôt opté pour la production de « crémants de Loire » encadrés par une réglementa­tion rigoureuse pour en garantir la qualité. À leur suite, l’Alsace, fort bien dotée en bons cépages blancs, a aussi fait le choix du crémant. Une fois lancé, le mouvement n’a cessé de se développer partout où la tradition de vins pétillants lui offrait un terrain favorable, comme à Limoux (Aude) avec la blanquette ou à Die (Drôme) avec la clairette. Mais aussi à Bordeaux, dans le Jura et en Savoie. Aux frontières de l’Hexagone, on fait aussi des crémants au Luxembourg et en Wallonie.

DES TRADITIONS VENUES DE LOIN

Et puis, c’est comme si la vogue récente des crémants avait réveillé les appellatio­ns plus anciennes, en les poussant à faire elles aussi le choix de la qualité. Comment ne pas se réjouir qu’à Limoux, la blanquette, tirée du délicieux mauzac aux goûts de pomme et fruits blancs, retrouve une seconde jeunesse ? Et la voir se pousser du col dans les rayons à côté des champagnes, c’est aussi un joli clin d’oeil au passé. Parfois, entre les fringants crémants et leurs aînés dépoussiér­és, la distinctio­n n’est pas très aisée. Ainsi, à Die, la clairette blanche, cépage séculaire, est désormais dévolue au crémant, tandis que le muscat petit grain fournit… la « clairette tradition », le vin de toujours. Mais tant mieux si cela éveille la curiosité des amateurs. Il n’y a pas qu’en France que l’on trouve son bonheur. En Espagne, le cava et le moscatel (muscat) s’exportent en masse. Le moscato italien leur fait une belle concurrenc­e, le plus connu étant l’asti spumante élaboré au Piémont. Mais rien n’égale le succès actuel du prosecco. Venu de Vénétie, il inonde le monde entier.

QUAND LES DÉBOUCHER ?

Évidemment, le moment idéal c’est l’apéritif. On peut aussi les servir à table sur des mets assez fins et peu relevés pour ne pas étouffer le côté aérien de ces vins et leurs arômes délicats. Les plus secs, surtout s’ils présentent des notes d’agrumes, se plaisent sur les fruits de mer et les poissons. Plus mûrs et fruités, ils s’harmonisen­t avec des fromages à pâte cuite. Plus tendres, ils accompagne­nt au mieux les desserts aux fruits et les pâtisserie­s. Chaque cuvée a ses particular­ités et ouvre de nouvelles associatio­ns possibles. Une bonne nouvelle pour les amoureux de bulles à moindre coût.

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