Perla Servan-Schreiber
« En préparant un repas, je transmets le meilleur de moi-même »
Perla Servan-Schreiber a toujours aimé cuisiner. Pour nous faire partager son goût des bons petits plats, elle a écrit « Les recettes de ma vie » (éd. Flammarion), un livre qui regroupe ses 300 coups de coeur culinaires. Pourquoi cuisiner est-il indispensable dans votre vie ?
Pour moi, cuisiner est un art de vivre, une source d’équilibre personnel qui m’aide à passer de ma vie extérieure très palpitante à ma vie intime plus posée. Cette méditation, plus ou moins longue, me permet de me recentrer complètement.
Comment définiriez-vous votre cuisine ?
Joyeuse et gourmande parce que le principal ingrédient qui ressort de mes plats, c’est la joie. Le plus étrange de la part d’une femme comme moi, qui a choisi de ne pas avoir d’enfant, c’est de constater que, dans la nourriture, il y a quelque chose de très maternant, qui crée des liens extrêmement puissants. La cuisine m’a permis de construire une famille recomposée avec les quatre enfants de mon mari, Jean-Louis. En préparant un repas, je transmets le meilleur de moi-même.
Comment avez-vous sélectionné vos recettes ?
J’ai veillé à ne retenir que des recettes dont la liste d’ingrédients n’est pas trop longue. Je ne les ai pas illustrées par des photos, d’une part car c’est plus reposant et, d’autre part, je veux convaincre les lecteurs qu’ils sont tous capables de réussir un plat. Je préfère laisser la place à l’imagination en expliquant la recette de façon très détaillée.
Avez-vous des aliments tabous ?
Nous mangeons très peu de viande rouge, mon mari parce qu’il ne l’aime pas et moi parce que j’ai un peu de difficulté à la digérer. Nous nous nourrissons beaucoup de céréales, de poisson et de légumes.
Quel plat vous remonte le moral ?
Certainement des pâtes, du riz comme un risotto ou une purée de pomme de terre, en tout cas un plat très bourratif. La perspective de déguster ce genre de plat me met de bonne humeur.
Quel aliment vous rappelle le goût de votre enfance ?
Le thon à l’huile, mais nous en mangeons très rarement. En revanche, comme Jean-Louis les apprécie énormément, je prépare souvent des pennes au thon, dont la sauce tomate est travaillée avec du thon frais émietté.
Quel est le plat que vous cuisinez lorsque vous êtes pressée ?
Une soupe passée, comme un velouté de fenouil au citron. Ou, à partir de bouillon de volaille confectionné par mes soins et congelé en barquette, j’improvise une délicieuse soupe type vietnamienne en ajoutant du gingembre, de la citronnelle, des morceaux de légumes, des lamelles de champignons et du soja.
Quel est votre plat plaisir ?
J’adore avant tout cuisiner les légumes, en particulier les fonds artichaut mais, pour bien les réussir, il faut les peler cru. Je ne recommande pas de les acheter congelés, sauf pour faire un velouté.
Aimez-vous découvrir de nouvelles saveurs ?
J’aime voyager dans mon assiette en goûtant des plats venus du monde entier. Ma curiosité naturelle m’incite à aller au marché regarder les légumes, les fruits et les épices typiques dans chaque pays visité, pour les reproduire ensuite dans ma cuisine.
Pour les fêtes, quel est votre menu idéal ?
Toute la famille adore tellement ma salade de pomme de terre aux truffes qu’elle est devenue une tradition à Noël. J’aime bien aussi proposer plusieurs desserts.