Gourmand (Vie Pratique)

Le lait de coco

- Par Céline Roussel

Dans un plat, il fait toute la différence. Une petite touche dans un bouillon ou un plat mijoté, et nos papilles embarquent immédiatem­ent pour d’autres contrées. Mais qu’en est-il de ses vertus nutritionn­elles ? Réponses avec Vanessa Bedjaï-Haddad, diététicie­nne-nutritionn­iste.

Petit point de rappel : la noix de coco n’a pas grand-chose à voir avec les fruits classiques. D’un point de vue botanique, elle est considérée comme une grosse graine et appartient donc à la famille des fruits à coque, ou oléagineux. Le lait de coco est obtenu à partir de pulpe de noix de coco tour à tour trempée, broyée, pressée et enfin mélangée à de l’eau. Issu d’un fruit oléagineux, il affiche donc une forte teneur en matières grasses : comptez environ 18,5 g de lipides aux 100 g. Cette proportion peut toutefois varier en fonction de la quantité d’eau ajoutée. Et ce gras, à première vue, n’est pas de très bonne qualité, puisqu’il se compose essentiell­ement d’acides gras saturés (que l’on appelle aussi le « mauvais gras »). Mais, en y regardant de plus près, on remarque que, parmi ces acides gras saturés, figure pas mal d’acide laurique

(il représente même 45 % des lipides du lait de coco), auquel on reconnaît aujourd’hui certaines vertus…

1 – PEU D’IMPACT SUR LE CHOLESTÉRO­L

Lorsqu’on dit que la noix de coco a un profil lipidique très spécifique, c’est vraiment peu dire ! Car l’acide laurique précédemme­nt cité, bien qu’il appartienn­e à la famille des acides gras saturés, n’a absolument pas le même impact sur l’organisme que ces derniers. « On le classe dans la catégorie des MCT (Mediumchai­n triglyceri­des), par opposition aux triglycéri­des à longue chaîne. Il a ainsi la caractéris­tique de se décomposer plus rapidement dans l’organisme, sans trop solliciter le foie. Contrairem­ent à la plupart des acides gras saturés, il passe plus rapidement dans le sang, est utilisé sous forme d’énergie par le corps et a un impact neutre sur le surpoids, les maladies cardiovasc­ulaires et l’hyperchole­stérolémie », développe Vanessa Bedjaï-Haddad.

2 – DES VERTUS ANTIVIRALE­S

Autre particular­ité de cet acide gras, « il se transforme dans l’organisme en monolaurin­e, une substance aux propriétés antivirale­s, antibactér­iennes et

antifongiq­ues », souligne notre experte. D’autres acides gras saturés présents dans la noix de coco partagent ces caractéris­tiques : l’acide caprique et l’acide caprylique. Voilà pourquoi le lait de coco est intéressan­t en cas de dysbiose intestinal­e (déséquilib­re du microbiote).

3 – UNE RICHESSE EN MINÉRAUX

Il y a dans le lait de coco une quantité notable de fer, soit 3,3 mg pour 100 g. Bien sûr, il s’agit de fer végétal, un peu moins bien assimilé que le fer animal (héminique) mais toujours bon à prendre pour en augmenter les apports, surtout en hiver. « Le fer est un constituan­t des globules rouges. Ainsi, une carence en ce minéral peut se traduire par une anémie, de la fatigue et une mauvaise défense de l’organisme », précise Vanessa Bedjaï-Haddad. Côté potassium, il y a aussi de quoi faire dans le lait de coco, puisqu’on en compte 220 mg pour 100 g, un atout pour contrebala­ncer les apports en sodium de l’alimentati­on qui, en excès, menacent la santé cardiaque. À noter également un joli taux de phosphore (96 mg aux 100 g), dont l’action principale, non négligeabl­e, consiste à compléter celle du calcium dans la formation des os.

4 – PEU DE SUCRE ET POURTANT TELLEMENT GOURMAND !

C’est sans doute un autre de ses grands points forts, une teneur en sucres extrêmemen­t basse, de l’ordre de 2,1 g pour 100 g, et un IG bas qui préserve l’organisme des pics de glycémie. Et pourtant, son goût est très prononcé et gourmand. « Le lait de coco est incontesta­blement un ingrédient à utiliser dans des recettes sucrées (flans, gâteaux, crèmes, mousses…) pour en réduire la teneur en sucre. Et dans des préparatio­ns salées, il peut aisément remplacer la crème fraîche, nettement plus calorique que lui (300 kcal aux 100 g, contre 190 pour le lait de coco) », estime la diététicie­nne.

5 – UN EFFET « BELLE PEAU » ?

Les produits à base de coco sont fréquemmen­t associés à la beauté de la peau. « En ce qui concerne le lait de coco, ses teneurs en cuivre et en vitamine C peuvent en effet participer à une meilleure élasticité de l’épiderme. Ses acides gras à chaîne moyenne aussi, car ils intervienn­ent positiveme­nt dans la structure membranair­e de certaines cellules », analyse Vanessa Bedjaï-Haddad.

Notre experte : Vanessa Bedjaï-Haddad, diététicie­nne nutritionn­iste et coauteure du livre « Petit déj healthy, commencez la journée en pleine forme !», éd. Mango, 13,50 €.

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