Gourmand (Vie Pratique)

Les tissages Moutet

- Par Gwenaëlle Conraux

Les créations de TissageMou­tet apportent une touche de couleur et de folie au petit rectangle de toile. Découverte de cette maison béarnaise qui vient de fêter son centenaire et qui fait partie des quatre dernières entreprise­s de tissu basque dans les Pyrénées-Atlantique­s.

L’histoire de la maison Tissage Moutet commence à Orthez en 1874, quand elle n’est alors qu’un simple commerce de tissus en gros. Mais l’aventure démarre véritablem­ent en 1913, quand son fondateur, Jean-Baptiste Moutet, décide de créer son propre atelier de tissage.

LA TRADITION DU LINGE BASQUE

Son fils, Georges Moutet, va moderniser la fabrique et se lancer dans le linge de table. Il reprend la tradition du linge basque en lin, une plante alors endémique. Très solide, la toile basque servait à protéger les boeufs du soleil et des insectes. Jusque dans les années 1950, les collection­s sont limitées par la technologi­e : les torchons reprennent souvent sept bandes rouges et vertes sur fond écru, couleurs du Pays basque.

LE TOURNANTDE­S JOYEUX COLORIS

Après une période difficile pour l’entreprise, Catherine Moutet, petite-fille par alliance de Georges, reprend l’activité en 1999. Libérée des contrainte­s techniques, elle fait appel à des designers pour créer des collection­s colorées autour de trois maîtres mots : poésie, graphisme et humour. L’imaginaire inspiré de la nature des créatrices de Mini Labo, les inspiratio­ns oniriques de l’Atelier LZC, les rayures arc-en-ciel de l’Américain Hilton Mc Connico, autant de grandes signatures qui amènent la marque à renouer avec le succès. En 2014, la cinquième génération prend les commandes de l’entreprise familiale. À un peu plus de 32 ans, Benjamin Moutet s’entoure d’une vingtaine de collaborat­eurs, tous dans les mêmes âges. Leur fierté : défendre la tradition du jacquard made in France à travers leurs métier et savoir-faire de brodeurs, ourdisseur­s, confection­neurs.

LE RETOUR AUX SOURCES AVEC LE LIN

Le jeune patron veut aller encore plus loin que ses prédécesse­urs dans une production 100 % française, y compris dans les matières premières. Pour y arriver, il joue la carte de l’ancrage local en se donnant pour objectif de réintrodui­re la culture du lin, disparu de la région depuis la fin du xixe siècle. Il fait le pari que cette plante aux multiples ressources pourrait donner naissance à une nouvelle filière agricole. Désormais, plusieurs hectares de cette jolie fleur bleutée fleurissen­t dans les environs d’Orthez.

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