La libération de l’assiette
Chaque été, c’est la même chanson : on lit partout qu’il faut perdre du poids, et, depuis quelques années, côté sport, on parle même de « summer body challenge » (challenge du corps de l’été) avec qui fera le plus d’abdos ou de « jumping jack ». Cette année, ce « summer body » est même détaché de sa dimension sportive pour devenir un objectif de vie en soi. Dès juin, on doit ardemment désirer avoir « un corps de l’été ». Vous vous doutez bien que ce corps ne va pas de pair avec des hamburgers, des grillades, des frites et des glaces. Ce type d’idéal esthétique vient donc, au-delà du sport, régir l’assiette autour d’aliments estampillés « bons pour la santé ».
En été, il ne faut plus seulement être forcément détendu, en vacances et aimer lézarder sur la plage, il faut aussi être mince pour faire tout cela.
Et c’est là que nous perdons l’une des notions les plus importantes, en été particulièrement : se faire plaisir.
C’est indissociable de l’envie de cuisiner, de partager, de tester. Et nous avons le droit d’avoir un plaisir décuplé quand nous mangeons des aliments
plus gras, plus riches en sucre et sans aucun intérêt nutritif. Sinon, tout ne devient que culpabilisation dès que nous dévions des aliments dits « sains ». Alors, ce corps de l’été, vous savez quoi, ce sera le même que chaque année :
le vôtre. Et même que vous mangerez peut-être une glace pour fêter ça.
Bonne lecture !