Gourmand (Vie Pratique)

La tropézienn­e : un dessert au secret bien gardé

Brioche aérienne agrémentée de petites perles de sucre croustilla­ntes et de crème légère et gourmande, la Tarte tropézienn­e remporte toutes les faveurs. Mais quel est le secret de sa recette, bien souvent imitée sans jamais être égalée ?

- Par Mélissa Cruz

Saint-Tropez, son soleil, ses yachts et… sa tarte. Les pâtissiers s’arrachent la recette de la tropézienn­e sans réussir à l’obtenir. Alexandre Micka la gardera toujours précieusem­ent secrète. Ce pâtissier polonais s’installe dans le village de pêcheurs de Saint-Tropez en 1955. Il y propose une pâtisserie qui fait chavirer le coeur de l’équipe de tournage du film « Et Dieu… créa la femme ». Devant le succès de la recette de sa grand-mère, il dépose le brevet du déroulé en 1973. Seuls deux autres chanceux détiennent aujourd’hui les étapes et ingrédient­s exacts de cette pâtisserie fourrée, tant appréciée par Brigitte Bardot, et qui se décompose en deux parties : une brioche ronde coupée en deux, et une garniture de crème onctueuse et parfumée.

UNE HISTOIRE DE PATIENCE

Elle est moelleuse à l’intérieur mais craquante à l’extérieur. Une texture obtenue grâce au beurre : utilisé à températur­e ambiante, il est coupé en cubes grossiers pour bien se fondre au reste. Les oeufs suffisent à mouiller

la pâte ; pas besoin de lait. C’est là le secret d’une brioche légère qui ne reste pas sur l’estomac, même garnie de crème. Que les plus impatients passent leur chemin : pour obtenir une belle mie aérienne, la recette demande deux levées, non négociable­s. Comptez environ 2 heures, le temps pour la pâte de doubler de volume, pour la première, et entre une demi-heure et 1 heure pour la seconde.

LA FLEUR D’ORANGER, VRAIMENT ?

C’est un mythe. Malgré les croyances, la tropézienn­e d’origine ne contiendra­it aucun arôme d’oranger. La liqueur de mimosa serait la seule et véritable responsabl­e de sa saveur. Quel que soit l’arôme utilisé, pour conserver tout son parfum, mieux vaut imbiber la brioche après cuisson. Une fois coupée en deux, on la badigeonne à l’aide d’un pinceau. Elle n’en sera que plus moelleuse. Une autre possibilit­é consiste à intégrer le mimosa, la fleur d’oranger ou même la vanille, selon préférence, directemen­t à la crème. Attention néanmoins au surdosage, qui peut rapidement rendre la recette écoeurante.

PAS SI DIPLOMATE, LA CRÈME

Un ingrédient ne laisse évidemment aucun doute : la crème pâtissière, partie intégrante de la garniture de la tarte de Saint-Tropez. Quant à la préparatio­n qui l’accompagne, la question subsiste. Une chiboust à la meringue italienne ? Ou tout simplement une mousseline au beurre ? Certains parient sur la diplomate, crème liquide très froide montée et additionné­e d’une feuille de gélatine. Pour autant, il semblerait que la crème tropézienn­e, mélange de crème pâtissière et de crème au beurre, se soit imposée comme grande gagnante de la recette se rapprochan­t le plus de l’originale. Quoi qu’il en soit, un seul objectif pour toutes : obtenir un mélange frais et léger.

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