GP Racing

CHOISIR C’EST RENONCER

- Alain Lecorre

OK, le gamin a tout pété. Meilleur rookie de tous les temps ( 13 podiums, 9 pole et 334 points marqués en 2013). Plus jeune champion du monde en classe reine ( 20 ans et 266 jours), détrônant ainsi Freddie Spencer ( 21 ans et 258 jours en 1983). Titré dès sa première saison en catégorie reine comme Kenny Roberts en 78, mais le King avait 26 ans pour son premier sacre ( un âge ou certains prennent aujourd’hui leur retraite...) et connaissai­t déjà la 500. De son côté, Marquez connaissai­t parfaiteme­nt les circuits. Et pour cause, il s’était déjà imposé en 125 ( 2010) et en Moto2 ( 2012), ce qui le fait d’ailleurs entrer dans le « carré magique » des champions ayant été titrés dans trois catégories différente­s ( comme Hailwood, Read et Rossi...). On peut également noter qu’il est devenu le plus jeune pilote de tous les temps à remporter un GP en catégorie reine ( à Austin, à 20 ans et 63 jours) et qu’il était devenu la veille, le plus jeune poleman de l’histoire ( deux records jusque- là détenus par Spencer depuis 1982). Une année de rêve pour un champion qui, en prime, est beau gosse, sourit, communique, etc. Bref, un cauchemar pour le MotoGP dans son intégralit­é. Alors, oui, si aujourd’hui tout le monde s’extasie devant le talent du garçon et se demande même qui pourrait bien venir lui faire de l’ombre pendant la prochaine décennie, peu auraient misé leur paye sur ce n° 93 avant le début de la saison. Très peu. Trop jeune, trop tendre, trop de trucs à apprendre, trop de stars à dominer, trop de chevaux à dompter. Et pourtant... Mais si le gnafron a marqué les GP au fer rouge, n’oublions surtout pas Lorenzo. Car il fait partie de cette incroyable histoire. Il en a même construit un énorme pan. Contrairem­ent à ce que vont lui faire subir les archives en ne retenant qu’un nom sur la ligne du titre MotoGP 2013, le Majorquin n’a rien lâché. Jamais. Ça s’est même joué jusqu’au dernier Grand Prix. Un dénouement à la Hitchcock. Choisir, c’est renoncer. Et l’histoire a choisi. Mais en prenant son temps. Au point de mettre dans l’embarras le graveur de la Dorna qui fut obligé, lui, de compter avec les deux pilotes jusqu’au dernier moment ( voir ci- dessous la photo des écailles qui viennent orner la coupe remise au champion du monde). Non, n’oublions pas. Ni la rage de Lorenzo, ni ses sacrifi ces, ni le début de saison de Crutchlow, ni les trois victoires de Pedrosa ou celle de Rossi. Un Rossi qui, lui, a remercié Burgess avant la fi n de saison. La marque d’un champion ou celle de l’inélégance ?... Là encore, c’est l’histoire qui nous le dira. En attendant, Marquez, champion du monde sortant semble avoir choisi... sa presse.

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