GP Racing

Offenstadt

-

Éric Offenstadt, dit « Pépé » , est un parfait autodidact­e qui s’est passionné très tôt pour les sports mécaniques, le pilotage et la technique. Champion de France 175 cm3 en 1961, il roule ensuite en 250, 350 et 500 cm3 jusqu’à lutter pour la victoire face à des pilotes de la trempe de Monneret ou encore Beltoise. En 1963, changement radical de direction, il passe au baquet d’une monoplace. Le monsieur gagne sa première course devant un certain Jackie Stewart puis, malgré un grave accident à Monza en 1965, il persévère dans le sport auto avant de revenir dès 1970 au sport moto. Là, il gagne en endurance et marque des points en Grands Prix jusqu’à ce qu’il décide de construire un cadre monocoque pour sa Kawasaki de course. La fi èvre de la création est là et l’entame d’une série ahurissant­e de projets techniques démarre. Début 70 correspond également à la création de la SMAC, société par laquelle il réalise la conception et la vente de cadres, de bras oscillants, de roues, de disques de freins, etc. Des éléments de partie- cycle haut de gamme et novateurs, réalisés en acier, aluminium ou en magnésium. Après avoir collaboré avec Motobécane pour développem­ent du bicylindre 125 cm3 maison ( 74/ 75), Éric Offenstadt s’investit dans la réalisatio­n d’une moto de Grands Prix 100 % française. Associé à Bernard Houzé, il conçoit la 350 puis la 500 H. O. ( pour Houzé- Offenstadt). Dès 1978, celle- ci prendra ensuite le nom de son principal sponsor pour devenir celle que l’on appelait à l’époque la But. Cette machine se distingue alors par sa suspension avant à bras tirés, un concept cher à Éric, mais aussi par son cadre coque en aluminium intégrant une partie du réservoir d’essence ainsi que par son twin en ligne 2- temps. Ce moteur, Éric l’a dessiné de manière à ce qu’il reçoive deux carburateu­rs par cylindre. Le premier pour une alimentati­on directemen­t dans le cylindre, le second, pour une alimentati­on dans les carters. D’une évolution à une autre, une version 350 de la But avec cette fois un moteur de Yamaha TZ ( mécanique aboutie, fi able, performant­e à la mise au point connue et maîtrisée) fi nira 4e du GP de France ( Le Mans) en 1979 aux mains d’Hervé Guilleux ! Fin 80, Pépé se range des motos et passe aux fourneaux. Pourtant, entre un ou deux plats mijotés et un bon verre de rouge, il dessine en 1995 pour Aprilia une suspension avant à bras tiré ( sa spécialité maison) mais aussi une suspension avec fourche télescopiq­ue à déport variable pour White Power ( devenu aujourd’hui WP) en 1998. En 2000, on se souviendra du prototype réalisé pour Tecmas sur base de Honda NSR 500 V2. Laquelle n’aura participé, faute de moyens, qu’à des séances d’essais, dont une mémorable à Almeria avec un Sylvain Guintoli déboîtant un certain Troy Bayliss à chaque freinage ! Après plus de 35 ans passés à essayer de comprendre « comment marche une moto » , Offenstadt est en passe de fi naliser son dernier prototype en date. Geco ( c’est ainsi qu’il se nomme) se veut la première moto à fonction homocinéti­que, soit une moto dont les roues ne subissent plus de variations de vitesse parasites lorsqu’elles passent sur des bosses. Rechercher le grip mécanique, réduire l’usure des pneumatiqu­es, optimiser la motricité, retarder les freinages, Geco promet beaucoup. Après un rendez- vous sur les podiums du Salon de Paris, les premiers essais sont attendus pour le printemps 2014.

35 ANS PASSÉS À ESSAYER DE COMPRENDRE « COMMENT MARCHE UNE MOTO »

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France