De Cortanze
Les motos Elf et l’ingénieur André de Cortanze, quelle aventure ! Alors en poste chez Renault F1, passionné de moto qu’il est, de Cortanze s’emploie à extrapoler la cinématique un demi- train de voiture vers une moto. Le système se résume en deux bras oscillants superposés recevant le moyeu et les pivots chargés de guider la roue. Nous sommes en 1978, la première moto Elf/ de Cortanze est née. Elle se nomme Elf- X et exploite, en plus de son train avant si spécifi que, un moteur 4- cylindres 2- temps de Yamaha TZ 750. La Elf- X se caractérise également par son réservoir placé sous le moteur et ses quatre échappements passant par- dessus le moteur ! Moto- laboratoire par excellence, son développement sur piste fut confi é à Michel Rougerie. Pour diverses raisons et contraintes techniques, l’association entre la partie- cycle et le moteur TZ sera abandonnée pour se diriger vers celle qui se fera appeler la Elf- E ( l’appellation X n’étant pas non plus sans contrarier les gens de chez Michelin puisqu’ils l’utilisent pour déterminer la carcasse de type radial). Nous sommes en 1980 et la voilà qui fait ses débuts en endurance avec un 4- cylindres en ligne 4- temps 1000 cm3 d’origine Honda. Comme pilotes de la Elf- E, nous pouvons citer, entre autres, Christian Le Liard, Walter Villa, Hervé Guilleux, Jacques Bolle, etc. Notons au passage la première vraie performance signée par la Elf- E qui, au Bol d’Or 1981, se place en 9e position lors des qualifi cations grâce à un Christian Le Liard des plus à l’aise à son guidon. Dès 1984, l’endurance abandonne les 1000 cm3 au profi t des 750. Ainsi démarre l’épopée des Grands Prix cette même année pour Elf, avec la Elf 2, qui utilisait alors le V3 500 cm3 2- temps de la Honda RS 500. En 1986, avec la Elf 3 dont la triangulation est totalement revue, le team recrute Ron Haslam qui signera quelques belles performances à son guidon avec, en point d’orgue, la victoire au GP de Macau ( hors championnat du monde). 1987, c’est au tour du V4 Honda 500 cm3 2- temps de prendre place dans le prototype qui, pour l’occasion, adopte l’appellation Elf 4. La mutation vers le 4- cylindres n’ayant pas été si simple, Haslam court une partie de la saison 87 au guidon d’une Roc- Honda, équipée d’une fourche télescopique classique. Au terme de cette saison, le duo Haslam/ Elf termine le championnat à la 4e place derrière Gardner, Mamola et Lawson. En 1988, malgré les évolutions apportées à celle qui se nomme désormais Elf 5, la puissance fi nalement en retrait du V4 Honda ne permet pas à Haslam de faire mieux qu’une 11e place. L’aventure prend fi n au terme de la saison 1988 avec des résultats en deçà de ceux imaginés. Plus tard, – dès 1996 –, nous verrons revenir des motos Elf en Grands Prix. Une initiative à mettre au crédit du même Serge Rosset ( créateur de la société Roc) qui avait rejoint l’aventure Elf dès 1986. Sauf que là, les motos reviennent à des solutions techniques conventionnelles, identiques à celles partagées par l’ensemble du plateau 500 d’alors. Au menu, fourche télescopique et V4 500 2- temps fabriqué par Swissauto. En 1997, année de cessation du projet mené par Serge Rousset, la Elf RocSwissauto pilotée par l’Allemand Jurgen Fuchs aura accroché son meilleur résultat lors du GP de Rio avec une 6e place. De Cortanze, de son côté, se tourne vers le sport auto et y restera jusqu’à la fi n de sa carrière professionnelle.