Nouvelle réglementation L’avis de Shuhei Nakamoto (HRC)
Shuhei Nakamoto, vice-président du HRC, se montre défavorable à l’obligation d’un boîtier et d’un logiciel uniques pour contrôler la gestion électronique du moteur.
GP Racing : pensez-vous que la nouvelle réglementation va permettre à Honda de diminuer les coûts de développement, à la fois pour les prototypes (dont le logiciel reste libre) et pour les motos compétitionclients engagées en catégorie Open en 2014 ? Shuhei Nakamoto : c’est tout le contraire ! Notre moto d’usine a été développée comme un tout. Y greffer un nouveau boîtier impose de modifier et déplacer certains éléments de notre machine. Ensuite, nous avons dû traduire notre logiciel pour qu’il soit compris par ce nouveau boîtier. Tout cela a un coût. De la même façon, il aurait également été moins coûteux d’installer directement le système prototype sur la compé-client. GP Racing : pensez-vous que la fiabilité sera altérée par ce nouveau boîtier ? SN: pas dans le cas de la moto prototype. En revanche, le logiciel imposé en catégorie Open se révèle plus limité que le nôtre. Par exemple, le système qui permet de changer de rapport sans couper les gaz (shifter) est plutôt sophistiqué au HRC. Magneti Marelli ne propose de jouer que sur un seul paramètre, à savoir la « coupure moteur ». Du coup, avec ce logiciel imposé, la transmission de la moto va subir des chocs plus importants à chaque changement de vitesse. Sa durée de vie va décroître et on doit développer de nouvelles choses pour compenser ce phénomène. On peut tenir le même raisonnement pour bien d’autres fonctions. Pour le HRC, tout cela ne fait qu’augmenter les coûts. GP Racing : et côté performances ? SN: il faut garder en tête que sur un tour, un top pilote va plus vite sans électronique. En 2014, cela ne fera pas de différence pour les prototypes. Nos motos engagées en catégorie Open ne devraient perdre que 2 ou 3 secondes sur l’ensemble de la course car c’est là que l’électronique (plus limitée que sur nos prototypes) est sollicitée, mais pas davantage. Pour toutes ces raisons, je reste fermement opposé à l’imposition d’un logiciel unique pour l’ensemble du plateau.
POUR LE HRC, TOUT CELA NE FAIT QU’AUGMENTER LES COÛTS