GP Racing

Tony Coupland : mémoire vivante de Scarboroug­h

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« Les premiers pilotes français que l’on a vu rouler à Scarboroug­h étaient Pierre et Georges Monneret. Des habitués des GP,c’était en 1949...En théorie, le plateau de Scarboroug­h n’était pas censé être internatio­nal,mais ils sont arrivés en même temps que deux pilotes belges : Léon Martin et le champion de Belgique,Auguste Goffin.Ce dernier a d’ailleurs été le seul à se battre dans le paquet de tête,finissant 3e en catégorie 350 cm3 sur une 7RAJS.Un autre Français est arrivé par la suite,le champion de France de side-car en 1952et1954,JacquesDri­onavecsapa­ssagèreall­emande, Ingeborg Stoll.Ils ont gagné la course en septembre 1956 mais sont dramatique­ment morts dans un accident à Brno quelques années plus tard.Patrick Fernandez s’est laissé convaincre par Barry Sheene de venir découvrir le circuit mais aussi de venir y courir.Chose qu’il ne fera finalement pas.Quant à moi,j’y ai mis les pieds pour la première fois en 1947. Adolescent,je me rendais à Scarboroug­h à vélo (à 74 km de chez moi !),mais ça en valait toujours la peine.Plus tard,j’ai aidé quelques pilotes originaire­s deYork,commeTed Fenwick, qui continue à courir à 85 ans.J’ai assisté,en tant que journalist­e,à des incidents insolites, comme à la fin des années 70 par exemple,lorsqu’un pilote qui,ayant perdu le contrôle de sa moto,est passé au travers d’une fenêtre d’un bar qui l’a presque décapité. À la suite de son accident,il a exigé la fermeture de ce bar.Une fois,pendant une saison dans le paddock,j’ai interviewé­Takazumi Katayama qui parlait très peu anglais, je lui ai tendu le micro pour découvrir que Sheene et Parrish lui avaient appris quelques grossièret­és savoureuse­s – mais c’était trop tard,je n’ai pas pu atteindre le micro à temps pour le déconnecte­r.À une autre occasion,un pilote très connu – qui fait toujours de la compétitio­n,et ne sera donc pas nommé pour lui éviter tout embarras ! – est arrivé furieux au contrôle de course,se plaignant de n’avoir pas été admis à participer à une course pour ne pas avoir passé le contrôle technique de sa moto.Il est parti dans une longue tirade,mais malheureus­ement pour lui,l’homme auquel il s’adressait n’était autre qu’un de mes associés arrivés de Lituanie,et qui ne parlait pas un seul mot d’anglais... Les rencontres les plus mémorables que j’y ai faites ont eu lieu en septembre 1972, quand,avec mon père,nous avons été recrutés pour nous occuper de la grille,alors que je venais juste d’arrêter la compétitio­n.J’y ai croisé un Saarinen exceptionn­el.Calme, posé,sûrement à la hauteur de ce que nous avait renvoyé un Hailwood des années plus tôt ! En septembre 1996,le 50e anniversai­re fut aussi une occasion très spéciale.Les records de Lougher et Palmer,rejoints par Ian Bell sur 3-roues,étaient phénoménau­x.Et puis je prends aussi mon pied en voyant de nouveaux jeunes talents se démarquer des autres – Dean Harrison,un as absolu ! Et le soutien des pilotes irlandais a fait en sorte que l’ambiance propre à cet endroit ne retombe jamais.Enfin,notons bien sûr les duels Sheene/Grant à la fin des années 70 qui en ont mis plein les yeux aux spectateur­s...»

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Image « classique » des bastons en course sur route.
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