GP Racing

LA MAISON DU “LION OF JESI”

- Par Jean-Aignan Museau.

À 50 ans, Giancarlo Falappa sillonne l’Europe à bord de son camping-car. Gueule cassée du Superbike mondial, l’Italien court après sa vie passée.

Impossible de louper la maison du « Lion of Jesi » . Constellé d’autocollan­ts à la gloire de Ducati, affublé de gris- gris aussi délirants qu’improbable­s, le camping- car de Giancarlo Falappa, qui tire son surnom de sa ville natale, rompt avec les standards habituels des paddocks. Son propriétai­re aussi. Reconverti à l’asphalte des circuits alors qu’il avait 25 ans, l’ancien pilote de motocross gagne vite ses galons en Superbike. Ducati lui offre le statut de pilote offi ciel à la fi n des années 80. Cinq ans plus tard, alors qu’il teste un nouveau système de shifter pour la Ducati 916, il chute à haute vitesse sur le circuit d’Albacete. Trente- huit jours de coma bloquent défi nitivement à 16 le compteur de ses victoires en mondial. « J’ai bien essayé de revenir à la course, mais ce n’était pas possible » , regrette- il encore, alors qu’il vient de souffl er ses cinquante bougies cette année. Un temps pilote d’essais, Giancarlo reste étroitemen­t lié à la famille Ducati, au point qu’elle rythme sa vie 350 jours par an. En se tournant vers l’Iveco garé, cette fois, dans le paddock de Magny- Cours à l’occasion de la fi nale du championna­t du monde de Superbike, il explique : « Celui- ci date de la fin du mois de décembre dernier. Il a 178 000 kilomètres. Et l’année n’est pas terminée. » Il se prend alors à égrainer les destinatio­ns à venir : « Une journée piste à Vallelunga, la fi nale du Superbike à Jerez, puis Valence pour le MotoGP. Avec peutêtre un crochet par Milan pour le Salon... » Au total, 220 000 kilomètres annuels. « Tu comprends donc que je n’ai pas le temps de passer à la maison. J’y retourne juste à Noël pour voir ma mère » , explique l’Italien en ouvrant la porte de son antre sur roues. En pointant les cartons de pizzas empilés dans un coin, il avoue ne pas y faire souvent la cuisine, d’autant que lorsqu’il n’est pas sur un circuit, il trouve toujours à faire étape dans l’un des innombrabl­es Ducati Club disséminés de par l’Europe. C’est d’ailleurs souvent là qu’il reçoit les monceaux de cadeaux qui encombrent son intérieur, à l’image du lion en bois qui campe fi èrement, entre deux paquets de clopes vides et quelques peluches collées par la nicotine, sur le tableau de bord. C’est aussi là qu’il vend quelques- uns des Tee- shirts à son effi gie qu’il stocke dans la chambre du fourgon. Lui préfère les hauteurs de la capucine pour trouver repos. Et y rêver de Ducati...

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