GP Racing

MARQUEZ, C’EST ATTILA

- Alain Lecorre

Il peut nous refaire le coup de Sébastien Loeb ( 9 titres consécutif­s en rallye au volant de ses Citroën de 2004 à 2012) ne laissant que des micro- miettes à la concurrenc­e... ou espérer mieux. Il peut nous refaire le coup de Mick Doohan ( 5 titres consécutif­s au guidon de sa 500 Honda offi cielle de 1994 à 1998)... ou espérer mieux. Il peut battre tous les records. Ceux de Rossi, d’Agostini, les exploser, les réduire en bouillie. Pourquoi ? Parce que ce gamin n’a que 21 ans, toute la vie devant lui et un avenir tout tracé. On en prend pour longtemps. Au vu de ce qu’il nous montre depuis le début de la saison, on ne voit d’ailleurs pas bien qui pourrait stopper la machine. Car ne vous y trompez pas, sous ses airs d’ado souriant et bien élevé, Marc Marquez est une machine de guerre. Et il n’y est pas parti sans fusil, à la guerre. Non, il semble même posséder des armes que les autres n’ont pas. Vous l’avez vu passer – quand il veut – n’importe lequel des top pilotes du MotoGP ? Vous avez vu à quelle vitesse il s’échappe ? À quelle vitesse il revient s’il s’est loupé en début de course ( ce qu’on fi nirait pas souhaiter à chaque GP, tant cela génère de spectacle) ? Vous l’avez vu patienter calmement derrière un leader en sueur, jouant avec lui comme un chat avec une souris avant de lui laisser sa carte de visite dans une manoeuvre inconnue du bataillon ? Oui, Marquez a inventé un nouveau concept : « Une année pour gagner, une année pour fl inguer ! » Plus de temps mort, plus d’adaptation, plus de prisonnier­s. Marquez, c’est Attila ! Et rien n’échappe à l’appétit féroce de cet encombrant patron. Rien. On assiste même à une sorte de reformatag­e du paddock. Comme si chacun tentait de se refaire une place dans l’ombre du minot. Rossi, l’icône des icônes, qui lutte en sachant qu’il ne peut pas lutter, a pris le parti d’en rire. Pedrosa, lui, sourit. Soulagé de ne plus avoir à subir la pression du HRC, il esquisse maintenant quelques risettes pour masquer le delta abyssal qui le sépare des perfs de son coéquipier. C’est vrai, côté résultats, Marc assure. 150 points sur 150 possibles, 6 pole et 6 victoires au soir du GP d’Italie, il a de la gueule, ce 100 %. Lorenzo en pleure. De rage et d’énervement. Après 6 courses, il a quasiment explosé en vol. Et ne cherchez plus de soi- disant candidats au titre, ils ont tous été cités. Reste Marc Marquez, son talent, son profession­nalisme et son incroyable envie de rouler. Sur des machines de GP, sur des motos de cross, de dirt, de trial, sur tout ce qui roule et tout le temps. Tellement forte l’envie que certains pensent qu’il pourrait gagner avec une Ducati ou une Open. On exagère ? Probableme­nt ! Mais quelque chose me dit qu’on n’a pas fi ni d’être surpris par Marc Marquez. Ni par l’histoire qu’il nous écrit.

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