GP Racing

SBK À DONINGTON

- Par Jean-Aignan Museau.

Focus sur les Frenchies du Superbike mondial : Baz, Guintoli, Foret et Guarnoni.

Au terme du premier tiers de la saison, deux des quatre pilotes français engagés dans le championna­t du monde de Superbike étaient encore en lice pour le titre mondial. Confrontat­ion à distance entre Baz, la jeune pousse, et Guintoli, l’homme d’expérience.

CE N’EST PAS TOUS LES JOURS QUE DEUX FRANÇAIS SONT EN LICE POUR UN TITRE DE CHAMPION DU MONDE SBK

SI LES PILOTES FRANÇAIS ONT LE VENT EN POUPE, LE RESTE DU MONDE NE S’ENDORT PAS SUR SES LAURIERS

Loris est l’un des quatre pilotes qui va jouer le titre mondial cette année » , assène sans l’ombre d’une hésitation Adrien Morillas. L’ancien pilote de Grands Prix reconverti en team manager a longtemps oeuvré à la montée en puissance du jeune Baz. Une position qui peut teinter cette affi rmation d’une once de parti pris : « Il est en constante progressio­n. Chaque course qui passe lui apporte un surcroît d’expérience, et comme c’est un garçon qui écoute, qui s’applique et qui en veut, il n’y a pas de raison pour que cela s’arrête » , continue Morillas. Observateu­r averti de la vitesse mondiale depuis près de quinze ans, Éric Mahé n’est pas loin de penser la même chose : « Il a la jeunesse et le talent. Il a une moto d’usine et un coéquipier champion du monde. Sa progressio­n est graduelle. Lorsqu’il a eu le guidon de la Kawasaki en cours de saison, il a su s’offrir la légitimité de piloter une moto d’usine en décrochant une victoire. Il évolue dans un espace où il peut grandir... » , analyse fi nement celui qui a en main les carrières de Randy de Puniet et de Jules Cluzel depuis leurs débuts. « Si tout se goupille bien, il peut avoir des chances de succès dès cette année » , se mouille même Mahé. Fabien Raulo, ingénieur français émigré à Amsterdam où il a un rôle de coordinate­ur technique pour l’engagement de Kawasaki en vitesse, est dithyrambi­que sur le début de saison de son protégé : « Il est très, très fort. Il a franchi une grande marche durant l’hiver. Cette progressio­n aurait même pu se produire en fin de saison dernière si sa chute au Nürburgrin­g ne l’avait pas handicapé. »

SYKES A L’EXPÉRIENCE, MAIS BAZ N’A RIEN À LUI ENVIER

Une montée en puissance dans laquelle Raulo voit la plus belle des issues : « Il travaille très, très fort. Sans relâche. Il dispose d’une très bonne moto et je me plais à penser qu’il est en train de jouer le titre. » Fabien connaît bien Tom Sykes, le coéquipier de Baz : « Si Sykes a l’expérience en plus, Loris n’a rien d’autre à lui envier. D’ailleurs, il a déjà gagné face à Tom, mais aussi face à Sylvain. » L’intéressé est aussi satisfait de la façon dont se déroule la seconde saison complète qu’il dispute dans la catégorie : « Nous sommes dans les objectifs que nous nous étions fi xés » , commente- t- il sobrement. Pourtant, le premier rendez- vous de la saison n’a pas été simple et plusieurs chutes ont émaillé la semaine de tests qui précédait la course de Phillip Island : « Principale­ment pour des raisons techniques » , balaye- t- il. Autant dire que le podium lors de la deuxième course était inespéré. « D’autant que nous avons confi rmé ce résultat dès la seconde course en Aragon. Sur un circuit que je n’aime pas. Et puis une nouvelle fois à Imola, là aussi sur un tracé que je n’apprécie pas. Je suis resté dans le sillage de Tom, sans pour autant pouvoir le doubler. Il avait une petite marge sur moi. » À Assen, il signe sa première pole position. « J’étais super confi ant. » Dans des conditions de piste aléatoires, il ne brille pas durant la première course. La deuxième, sous des trombes d’eau, il souffre et signe son plus mauvais résultat de l’année avec une sixième place : « Contrairem­ent à mes débuts avec la Kawasaki, je n’étais pas à l’aise sous la pluie jusqu’aux essais de Donington où je me suis senti nettement mieux. » Ce qui ajoute un motif de satisfacti­on à une liste déjà bien remplie : « Chaque fois que je suis sur la piste, je suis avec les meilleurs. C’est ce qui a le plus progressé. Il ne me reste plus qu’à avancer encore sur le mouillé, et une fois que tout ceci réglé, ça ira pour le mieux ! » , conclut le Français qui était, au soir du cinquième rendez- vous d’une saison qui en compte treize, troisième du championna­t ex æquo à la marque avec Johnny Rea, le second du classement.

DERNIER TITRE FRANÇAIS : RAYMOND ROCHE EN 1990

À ce stade du championna­t, Sylvain Guintoli accusait un retard de onze points sur son compatriot­e. Mais pour autant, Sylvain n’a pas toujours été en défi cit face à Loris. « Il a même très bien démarré la saison. Sa moto marchait parfaiteme­nt à Phillip Island, un circuit où, pour réussir, il faut du grip dans le dernier virage afin de bien négocier la ligne droite. Et même si l’Aprilia a peu évolué cet hiver, contrairem­ent à la Kawasaki, elle a cette qualité » , explique Raulo. « Sylvain est celui qui a le plus de moyens pour briller en termes d’expérience et de matériel. Il bat Melandri tous les week- ends depuis le début. Je pense que c’est déjà un objectif acquis. Il peut s’en féliciter. Marco, ce n’est pas un petit morceau. Il a fait un top début de saison, et je pense qu’il est dans son tableau de marche pour aller jusqu’au titre » , précise Éric Mahé. Ce que d’ailleurs tempère Guintoli : « L’Aprilia demande un certain temps d’adaptation, comme j’en ai eu besoin en début d’année dernière. D’ailleurs, Camier, Biaggi ou Laverty ont eu des premières années diffi ciles. C’est une machine exclusive, très puissante et très physique. Mais je ne doute pas que Marco s’y fasse rapidement. Il a la pression pour son retour chez Aprilia, marque avec laquelle il a été champion du monde ( Ndlr : 250 cm3 en 2002), et si je suis pour l’instant régulièrem­ent devant lui, il ne va pas tarder à être compétitif. » Le Français ne s’attend d’ailleurs pas à une saison paisible : « Phillip Island s’est très bien passé, certes. C’est un circuit où j’ai toujours été à l’aise et sur lequel l’Aprilia se comporte très bien. Globalemen­t, ça “clique” plus facilement et je n’ai pas besoin de modifi er grand- chose dans mon pilotage ou de réfl échir pour aller vite. Mais cette année, la concurrenc­e est plus présente et le niveau s’est resserré. Si Sykes s’en sort bien, son coéquipier lui donne du fil à retordre et la Honda s’est montrée à la hauteur. » De quoi entretenir le suspense et les espoirs d’un titre français. Ce qui n’est plus arrivé depuis celui de Raymond Roche en 1990...

LA KAWASAKI DOMINE L’EVO, MAIS DUCATI ET BMW NE SONT PAS LOIN

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 ??  ?? 1- David Salom domine la catégorie Evo mais n’arrive pas en entrer dans le Top 10 du championna­t. 2- Leon Camier manque de réussite pour être dans le coup. Dommage, la BMW semble être à la hauteur de la Kawasaki. 3- Après un départ en fanfare en...
1- David Salom domine la catégorie Evo mais n’arrive pas en entrer dans le Top 10 du championna­t. 2- Leon Camier manque de réussite pour être dans le coup. Dommage, la BMW semble être à la hauteur de la Kawasaki. 3- Après un départ en fanfare en...
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 ??  ?? 1- Jonathan Rea, ici dans la roue de Giugliano, réalise le plus beau début de saison de sa carrière. Avec une Honda en plein progrès, il a déjà remporté trois courses. 2- Avec deux doublés au compteur au tiers de la saison, Tom Sykes a confortabl­ement...
1- Jonathan Rea, ici dans la roue de Giugliano, réalise le plus beau début de saison de sa carrière. Avec une Honda en plein progrès, il a déjà remporté trois courses. 2- Avec deux doublés au compteur au tiers de la saison, Tom Sykes a confortabl­ement...
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1, 2 et 6 - Sylvain Guintoli mène des courses, monte sur des podiums, réussit ses séances qualificat­ives et domine son coéquipier Marco Melandri depuis le début de la saison. De plus, il a aujourd’hui l’expérience d’une saison avec l’Aprilia. 3, 4 et...
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 ??  ?? Loris Baz et Sylvain Guintoli (n° 50) devancent Tom Sykes, le champion du monde en titre sur le circuit de Donington.
Loris Baz et Sylvain Guintoli (n° 50) devancent Tom Sykes, le champion du monde en titre sur le circuit de Donington.
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